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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/109

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anguleux, de la longueur du calice.

Fruit ; capsule oblongue, enveloppée dans le calice ou l’on trouve ces semences F, menues, presque rondes en grand nombre, & rougeâtres.

Feuilles, adhérentes aux tiges, ovales, en forme de fer de lance, simples, entières.

Racines A, longues, noueuses, rampantes, fibreuses poussent des rejetons B, qui deviennent ensuite des tiges.

Port ; les tiges de deux pouces environ de hauteur, herbacées, cylindriques, articulées, lisses, dures, courbées, rameuses. Plusieurs fleurs dont la couleur est d’un lilas tendre, sont portées par des pédicules qui naissent des aisselles, ou qui partent du sommet des tiges. Les feuilles sont opposées & presque réunies à leur base.

Lieu ; les bords des champs, les endroits frais ; la plante est vivace par ses racines, & fleurit en août, septembre, octobre, suivant le climat.

Propriétés ; feuilles & racines inodores, d’une saveur amère ; la racine est moins amère… Les feuilles tendent à dissiper le dégoût occasionné par des matières pituiteuses, raniment légèrement les forces vitales, accélèrent la digestion, ne produisent ni douleurs dans la région épigastrique, ni coliques ; elles constipent peu ; elles augmentent sensiblement le cours des urines, & rarement la transpiration insensible d’une très-grande utilité dans les rhumatismes séreux, dans les rhumatismes inflammatoires, quand la fièvre commence à se calmer, & dans le rhumatisme invétéré. Quelquefois elles réussissent dans les maladies du foie sans inflammation ni spasmes, dans les maladies par des acides contenus dans les premières voies, dans les pâles couleurs, dans les ulcères des voies urinaires. Il est rare qu’elles fassent mourir les vers contenus dans les premières voies ; qu’elles provoquent le flux menstruel & qu’elles contribuent a la guérison des dartres, de la gale & de l’hydropisie par un vice du foie. La racine proposée pour combattre les mêmes maladies, n’est pas si active que les feuilles… Celles-ci offrent un des meilleurs agens tirés du règne végétal contre les obstructions que produisent dans les viscères des matières épaisses, grasses & visqueuses ; cette plante contient un savon naturel tout formé, & c’est de cette propriété que dérive son nom. M. Seguy, médecin du Roi, fit imprimer dans un supplément du Journal de Paris, du 3 Février 1784, des détails sur une propriété bien essentielle de cette plante, dont plusieurs médecins avoient déjà parlé, & dont d’autres avoient nié l’efficacité. M. Séguy la regarde presque comme un spécifique contre le vice syphillitique, & il détaille ainsi le traitement qu’il fait suivre à ses malades.

On prend deux onces de saponaire sèche, savoir, une once & demie de racine & demi-once de la plante ; après l’avoir coupé menue, on la fait bouillir dans trois pintes d’eau qu’on laisse réduire à deux ; les malades boivent dans la journée, depuis une jusqu’à deux pintes de cette décoction, & même davantage si on le juge à propos ; je n’ai jamais fait saigner ni purger aucun des malades que j’ai traités avec ce remède ; il peut cependant se trouver des cas où ils aient besoin de ce secours. Lorsque la maladie se manifeste par des signes graves, je joins ordinairement la poudre de toute la plante & quelque-