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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/129

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côté de celle où étoit le blé de Sibérie ; mon fermier y a semé quatre mines mesure de Baugenci ; la récolte en a produit cent vingt-six, ce qui ne donne un résultat que de trente-un pour un ; cependant la récolte de ce blé-noir est une des meilleures que j’aye eue depuis le commencement de ma propriété. Celui de Sibérie m’a rendu, au contraire, malgré les deux défauts dont j’ai parlé ci-devant, cinquante-deux & demi pour un ; il y a donc un grand avantage à substituer la culture de ce dernier grain à celle du premier, & tous les avantages annoncés par MM. Martin & Turmelin sont vrais d’après mes observations & mon résultat.

Je ne révoque point en doute les succès de MM. Martin & Curault ; je dirai cependant qu’un très-grand nombre de correspondans de l’intérieur du royaume m’ont mandé avoir renoncé à sa culture & préféré l’ancien, & que la farine que l’on retire du blé-noir-martin, étoit beaucoup plus amère que l’autre. Le moulin dont je viens de donner la description, remédieroit à ce défaut. Comme M. Martin avoit annoncé que ce blé-noir réussiroit dans les expositions même les plus chaudes, je priai un de mes amis de m’en procurer. Je divisai en deux parties égales les graines, l’une fut semée après l’hiver, & l’autre sur la fin du mois d’août, afin d’éviter les grandes chaleurs. J’habitais alors près de Béziers. La terre avoit été travaillée avec le plus grand soin ; & ni l’une ni l’autre de ces deux récoltes ne répondit à mon attente, & toutes deux furent au-dessous du médiocre. Tel a été le résultat de mes deux expériences. Je désire beaucoup que d’autres soient plus heureux que moi.


SARIETTE. (Voy. Pl. I, pag. 79.) Tournefort la place dans la troisième section de la quatrième classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce, découpée en deux lèvres dont la supérieure est retroussée ; il l’appelle saturcia sativa ; Von-Linné la nomme saturcia hortensis, & la classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur ; tube B, menu à sa base, renflé vers son milieu, terminé par deux lèvres dont la supérieure est retroussée, obtuse & fendue ; l’inférieure est rabattue, divisée en trois parties, dont la mitoyenne est découpée en forme de cœur. Les quatre étamines, dont deux plus grandes & deux plus courtes sont attachées aux parois de la corolle, comme on le voit dans la figure C ; la fleur est violette.

Fruit ; quatre semences cachées au fond du calice D, divisées en cinq dents aiguë. Il est représenté ouvert pour laisser voir les quatre ovaires qui deviennent autant de graines E hémisphériques.

Feuilles, simples, en forme de fer de lance, linéaires, un peu velues.

Racine, petite, simple, ligneuse.

Port ; les tiges hautes ordinairement d’un pied, à quatre angles obtus, rondes, rougeâtres, un peu velues, noueuses. Les fleurs naissent des aisselles des feuilles ; les pédicules portent deux fleurs ; les aisselles sont opposées & n’ont point de pétioles.

Lieu ; le Languedoc, la Provence ; cultivée dans nos jardins ; la plante est annuelle & fleurit en juin, juillet & août.

Propriétés. Les feuilles ont une