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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/132

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S’il dépend de la force & de la vigueur de la constitution du malade, on le combattra par les saignées, les bains tièdes & autres remèdes rafraîchissans, tels que le nitre, le petit lait, la limonade, l’orgeat, par des émulsions préparées avec la graine de pavot, d’agnus-castus, par une diète sévère & l’usage des alimens légers & adoucissans ; par le sirop de Nymphéa, par l’interdiction du vin, par un jeûne & un exercice outré, & un travail forcé ; & si tous ces moyens n’opèrent aucun bon effet, le remède le plus sûr & le plus efficace est le mariage. Il est d’autant plus utile, qu’il est autorisé par la religion, les lois & les mœurs. Enfin on donnera, matin & soir, une forte dose de sel de nitre dans l’eau de Nymphéa. Timeus nous apprend que ce remède fut si efficace à un musicien, qu’en moins d’un mois tous ses feux furent amortis, de telle sorte qu’il pouvoit à peine satisfaite aux devoirs que le mariage lui imposoit vis-à-vis de son épouse.


SATYRIUM. (Consultez le mot Salep,) Cette plante est décrite dans cet article, & représentée dans la planche première de ce volume, page 79.


SAVANNE. On appelle ainsi, dans les isles françoises de l’Amérique, de grandes pelouses dont l’herbe est courte & assez rase : ces savannes servent de pâturages aux bestiaux. On est obligé de les entretenir avec soin, & de les clorre avec de fortes haies de citronniers, taillées à la hauteur de six à sept pieds. Ces haies sont fort épaisses, garnies de branches armées d’épines, qui les rendent impénétrables : elles seroient moins épaisses & absolument impénétrables, si on greffoit ces branches par approche, comme on l’a indiqué dans l’article haie.


SAUGE DES BOIS, (Planche III, page 120.) Tournefort la place dans a première section de la quatrième classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce & à lèvres, dont la supérieure est en casque ou faucille, & il l’appelle scordium alterum seu silvestris. Von-Linné la nomme tenerium scordium, & la place dans la dynamie gymnospermie. La dénomination de cette plante est vicieuse ; on a eu tort de la confondre dans le genre des sauges. Cette dénomination est reçue, il faut s’en servir pour ne pas augmenter la confusion dans la nomenclature.

Fleur, jaune, d’une seule pièce, découpée en lèvres. B représente sa corolle, qui est un tube recourbé par une seule lèvre inférieure ; cette lèvre est rabattue & découpée en cinq parties, comme on le voit dans la figure C, où la corolle est représentée ouverte. On voit dans la même figure quatre étamines, dont deux plus grandes & deux plus courtes, attachées au tube de la corolle par la base de leurs filets elles excèdent la longueur du tube, comme on le voit dans la figure B. Le pistil D est placé au centre de la corolle, & il est composé de quatre ovaires distincts, qui reposent dans le calice C.

Fruit ; les quatre ovaires deviennent, après la fécondation, un fruit F qui conserve sa première forme, & qui se partage en quatre graines ovaires G.

Fcuilles, entières, ovales, terminées