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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/197

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de ce séné seroient moins bonnes que celles qui nous viennent d’Égypte ; mais elles seroient employées utilement par la médecine vétérinaire qui en fait une si grande consommation ; on y semeroit les graines comme celles de l’aubergine, c’est-à-dire, dans un lieu bien abrité & sur une couche sourde. (Consultez ce mot) Le semis auroit lieu au plus tard à la fin de février, & chaque soir, & chaque jour un peu froid, la couche seroit couverte par des paillassons. Il faut avoir soin de semer peu épais, afin que lorsque la plante sera assez forte pour être transplantée, on puisse le faire aisément sans nuire aux racines. On commencera cet enlèvement par un des coins de la couche, & en suivant de proche en proche, & n’enlevant que ce que l’on peut planter dans une matinée, & ainsi de suite jusqu’à l’autre extrémité de la couche. Il est bon d’observer que les plantes levées & non arrachées de la couche, seront mises dans un panier, ou dans une corbeille garnie d’un couvercle, afin qu’il les tienne à l’abri du hâle & du soleil, jusqu’au moment où elles seront mises en terre à demeure.

Le terrain doit être préparé d’avance, soit à la bêche, (consultez ce mot) soit à la charrue. Par le premier travail, un seul labour suffira ; mais il convient de labourer le sol jusqu’à ce qu’il soit bien émietté. L’arbrisseau une fois planté n’exige plus aucun soin, sinon d’être au besoin débarrassé des plantes parasites. Il seroit encore possible de semer des graines dans des scissures de rochers bien abrités ; la graine mûriroit, & petit-à-petit pulluleroit sur toutes les parties terreuses.


SÉNÉ BÂTARD, ou Emerus, os Baguenaudier des jardiniers[1], ou Securidaca.

Tournefort le classe dans la troisième section de la vingt-deuxième classe, qui renferme les arbres à fleur en papillon, dont les feuilles sont la plupart aîlées, & il l’appelle Emerus cœsalpini major & mimor. Von-Linné le classe dans la diadelphie décandrie, & le nomme Coronilla-Emirus.

Fleur ; en papillon dont les onglets sont plus longs que le calice ; l’étendait en forme de cœur, réfléchi de tous les côtés, à peine plus long que les aîles ; les aîles ovales, obtuses, réunies par le haut ; la carène aplatie, aiguë, relevée, souvent plus courtes que les aîles, ; le calice petit, découpé en quatre parties inégales ; dix étamines, dont neuf sont réunies par leurs filets.

Fruit ; légume très-long, étroit, en forme d’alène, contenant des semences cylindriques.

Feuilles, aîlées avec une impaire ; les folioles portées sur des pétioles très-entiers, en forme de cœur ou d’ovale renversé ; opposées les unes aux autres ; d’un très-beau verd.

Racine, ligneuse, rameuse.

Port ; arbrisseau de quatre ou cinq pieds de hauteur ; les tiges anguleuses, foibles ; l’écorce ridée ; la racine garnie de drageons enracinés ; les fleurs jaunes, marquées de taches

  1. C’est à tort que les Jardiniers rappellent ainsi, (Consultez le mot Baguenaudier.)