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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/202

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ques, & un ténesme souvent de longue durée. Il est très-douteux qu’elle produise de bons effets dans l’asthme pituiteux, l’hydropisie de poitrine, l’ascite par suppression d’humeurs secrétoires ; elle n’est d’aucune utilité contre la morsure des serpens… Extérieurement, le suc exprimé a pu déterger des ulcères sanieux, fétides & insensible ; mais pour toutes les autres espèces d’ulcères, principalement les ulcères d’un caractère cancéreux, elle porte un préjudice évident.

Usages. On donne la racine desséchée & pulvérisée depuis cinq grains jusqu’à vingt-cinq, délayée dans quatre onces d’eau. Depuis quinze grains jusqu’à une drachme, en infusion dans cinq onces d’eau.


SERPENTIN. (Voyez Alembic)


SERPOLET. Von-Linné le classe dans la didynamie gymnospermie, & le nomme Thymus serpyllum. Tournefort le place dans la troisième section de la quatrième classe, destinée aux herbes à rieur d’une seule pièce divisée en lèvres, dont la supérieure est retroussée, & il l’appelle Serpyllum vulgare majus flore purpureo.

Fleurs en lèvres ; le tube de la longueur du calice ; la lèvre supérieure droite, retroussée, plus courte que l’inférieure, qui est divisée en trois parties, & qui est large & obtuse ; la corolle est ordinairement rougeâtre & blanche dans quelques variétés.

Fruit ; quatre semences presques rondes sont renfermées dans un calice en forme de tube, & rétréci par le haut.

Feuilles, planes, obtuses, garnies de cils à leur base, presqu’ovales les grandes & les petites ne sont que des variétés.

Racine, rameuse, fibreuse, déliée.

Port ; plusieurs tiges quarrées, dures, ligneuses, rougeâtres, les unes d’un demi-pied de hauteur, les autres rampantes ; les fleurs aux sommités des tiges disposées en manière de téta ; les feuilles opposées sur les tiges.

Lieux ; les collines, les champs ; la plante est vivace : elle fleurit en juin, juillet & août.

Propriétés ; les feuilles échauffent, réveillent les forces vitales, constipent : extérieurement elles sont souvent inutiles, & quelquefois nuisibles dans les douleurs de tête, & dans les douleurs d’oreilles par des humeurs séreuses. Elles fortifient les gencives, les muscles des voiles du palan & de la langue ; l’eau distillée ne jouit point des vertus de l’infusion des feuilles.


SERRE. Lieu couvert, bien abrité, exposé au midi, & destiné à renfermer certaines plantes pendant l’hiver. Cette définition convient également à une orangerie & à une serre ; mais la serre-chaude dont il s’agit dans cet article, diffère de l’orangerie par le nombre de ses vitreaux, leur placement, & sur-tout par les conduits de chaleur que l’on y pratique. Jusqu’à ce jour on n’avoit pas encore suivi des règles déterminées pour leur construction ; mais M. l’abbé Nolin, dans le quatrième volume du nouveau la Quintinie, établit des bases solides, d’après lesquelles les amateurs des serres chaudes doivent se régler. C’est d’après cet ouvrage que je vais écrire, parce