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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/220

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foncer les pots. Ordinairement dans les grandes serres, outre cette tannée, on en fait de petites, larges d’un ou deux pieds, auprès des murs, pour l’usage indiqué ci-devant.

VIII. Fourneau. Dans le climat de Paris, les rayons du soleil, trop obliques pendant l’hiver, & souvent interceptés par des nuages & brouillards, ne peuvent procurer à l’aire d’une serre une chaleur suffisante. Une couche pourroit échauffer une serre très-basse ; mais sa chaleur humide est pernicieuse aux plantes : ainsi, on a recours au feu pour échauffer & sécher l’aire des serres. Mais son action immédiate seroit meurtrière pour les végétaux ; l’air même qui les environne dans la serre, ne doit recevoir sa chaleur que des corps interposés, échauffés & non enflammés, ou mis dans l’état d’ignition. Dans un fourneau dont l’ouverture est hors de la serre, on allume des matières combustibles ; la fumée passant le long des tuyaux, dont on va parler, en échauffe les parois qui communiquent à l’air environnant, une chaleur douce & convenable aux plantes. Ce fourneau, figure 1 & 2, première division, planche VII, doit être construit de briques ou de grais à bâtisse, ou d’autres pierres, qu’une très-grande chaleur ne puisse calciner, ni faire fendre & éclater, liées avec du mortier d’argile bien pétrie & corroyée. (On pourroit le construire en glaise ou en argile seule). L’âtre ou le foyer horizontal est ordinairement un ceintre plein ou elliptique. Dans un côté est une bouche ou ouverture proportionnée, par laquelle la fumée entre dans des conduits ou tuyaux.

Au-dessus du fourneau, est un cendrier construit des mêmes matières, qui a pour dimension environ la moitié de celles du fourneau, & un cendrier construit des mêmes matières, qui a pour dimensions la moitié de celles du fourneau. Par une grille de fortes barres de fer scellées de niveau à l’âtre, & très-rapprochées l’une de l’autre, il reçoit les cendres & donne l’air nécessaire pour allumer du feu & entretenir son activité. La bouche du fourneau & celle du cendrier sont garnies d’une porte de tôle fermant exactement.

1°. Les dimensions du fourneau doivent être proportionnées à celles de la serre, & en raison des matières qui y seront brûlées. Il est évident qu’une grande serre a besoin d’un plus grand fourneau qu’une petite ; qu’un fourneau dans lequel on brûle du bois, doit être plus grand qu’un fourneau où l’on brûle du charbon, de la tourbe ou des mottes de tan. Comment décider ces diverses grandeurs ? On éprouve qu’un fourneau large de deux pieds, profond d’autant, & haut de 16 à 18 pouces, suffit pour une serre de 30 pieds de longueur, & proportionnée dans ses autres dimensions, mais d’autres serres d’une pareille grandeur sont bien échauffées par un fourneau de 10 pouce ; de largeur, de 18 pouces de profondeur, & de 2 pieds de hauteur par le sommet de la voûte ; & d’autres ont de plus grands, d’autres de moindres fourneaux. On éprouve que le fourneau, fig. 1 & 2, première division, planche VII, qui a 3 pieds de profondeur, 2 pieds 10 pouces de largeur, & 20 pouces sous voûte, échauffe bien une serre à ana-