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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/247

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Il y a encore une autre espèce de séton, qu’on appelle séton à l’angloise. La manière de l’appliquer est très-bien décrite par M. Huzard, dans l’article Eaux aux jambes de cet ouvrage, tom. IV, pag. 87. On en trouve aussi la description & la figure, ainsi que la manière de l’appliquer, dans le nouveau & savant Maréchal, traduit de l’anglois de Malkam, & dans le nouveau parfait Maréchal de M. de Gerfault.

Usage des sétons. De tous les moyens propres à corriger les fluides & les solides, de ce qui est la cause de inflammation & de la putridité, c’est sans contredit l’usage des sétons. En Angleterre, & dans les colonies angloises de L’Amérique Septentrionale, c’est une pratique générale que de faire des sétons sous le ventre des chevaux & des bœufs, lorsqu’ils sont malades, ou lorsqu’ils ont été exposés à de grandes fatigues. Presque tous les vétérinaires anciens & modernes ont assuré qu’ils n’avoient point trouvé de plus sûr moyen, après avoir tenté tous les remèdes, pour évacuer les humeurs âcres, & garantir le bétail des maladies épizootiques. En effet, quel moyen plus propre à laisser filtrer continuellement hors du corps les sérosités surabondantes, qui sont les plus viciées & les plus funestes au sang ? N’est-il pas prouvé par une expérience journalière, que les sérosités accourent au séton si abondamment, que quelquefois dans moins de vingt-quatre heures, il s’écoule une grande quantité d’une mucosité jaunâtre & très-fétide ? Y a-t-il une révolution plus propre pour prévenir les engorgemens, & pour détourner la rapidité du cours du sang vers le cerveau ? N’est-ce pas le viscère, de même que tous les antres, qu’on doit chercher de garantir le plus des dépôts qui s’y forment dans les maladies inflammatoires & putrides ? Concluons dons de tout ceci, qu’on ne sauroit faire le séton assez tôt, & qu’on doit soumettre l’animal à cette opération, dès qu’on s’aperçoit de la maladie. M T.


SÈVE. Humeur qui, chariée par un mouvement ascendant pendant le jour & descendant pendant la nuit, porte la nourriture dans toutes les parties des plantes, des arbrisseaux & des arbres.

La Sève est composée de deux substances bien distinctes ; la première est l’humeur lymphatique analogue à la lymphe des animaux. Elle est très-caractérisée par les pleurs de la vigne qui offrent l’exemple d’une sève imparfaite & si fluide, qu’elle s’épanche au-dehors ; mais à mesure que cette humeur se combine & se charge de principes, elle devient plus compacte & forme la seconde humeur ou suc propre qui est aux plantes ce que le sang est a l’homme & aux animaux. Si on casse une branche, une tige d’euphorbe, de thitimale, &c, on voit ce suc coloré en blanc, & semblable, par sa consistance & sa couleur, à du lait. Il est rouge dans la betterave, & il colore non-seulement les feuilles, les fibres, mais encore tout le parenchyme de cette racine dans la chélidoine ou éclaire, il est d’un jaune très-foncé, quoique le parenchyme des feuilles & des tiges soit d’un beau verd. Si on l’examine dans ses extravasions, par exemple sur le prunier, le cerisier