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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/270

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s’il n’étoit de notre devoir de ne rien négliger de ce qui peut développer la nature & la cause du vice dont il s’agit. La présence ou la rétention des corps étrangers dans les fosses nasales, l’arrière bouche, la trachée, les poumons, l’œsophage, des breuvages, des poudres, &c. donnés ou avalés de travers, peuvent l’occasionner, ainsi que la poussière & la sécheresse auxquelles les animaux sont exposés sur les routes pendant les chaleurs de l’été ; mais il cesse avec l’extraction des corps étrangers, ou avec la cause momentanée qui l’a occasionnée. On peut & on doit ajouter encore ici la présence des boutons ou des cordes de farcin le long de la trachée & aux naseaux, le trombus ou mal de saignée, (voyez saignée des animaux) le mal de garot, des coups, ou des tumeurs quelconques sur les côtes. Nous pouvons assurer, au moins, avoir vu plusieurs fois le sifflarge & cornage, accompagner ces différens accidens, & disparaître avec eux, la tuméfaction se propageant à l’intérieur, & gênant le passage de l’air dans la trachée ou dans le poumon. Le farcin, d’ailleurs, produit quelquefois, dans ce viscère, des délabremens qui, subsistant après la guérison, peuvent donner lieu à ce bruit, & ne se terminer souvent qu’avec la vie de l’animal.

5°. Enfin, la mauvaise manière de harnacher les animaux ; un harnois trop serré, dent le poitrail est placé trop haut, en comprimant la poitrine & la trachée au bas de l’encolure ; une sous-gorge également trop serrée, en comprimât le larinx ; des rênes trop courtes, en forçant l’animal à s’encapuchonner ; & en formant un obstacle à l’introduction libre de l’air, peuvent occasionner un accident que nous avons vu quelquefois porté au point que les animaux tomboient suffoqués à la voiture, & l’auroient été infailliblement, si on ne se fût hâté de les débarrasser des entraves qu’éprouvoit la respiration. Les morailles, le torche-nez, ont souvent aussi produit les mêmes effets, par l’engorgement qu’ils ont suscité dans les organes pituitaires ; engorgement produit par le frottement violent qu’éprouvoit l’air à un passage en partie fermé, & qui subsiste plus ou moins long-temps après la levée de l’obstacle. Ces observations qui, au premier coup-d’œil, paroissent peu importantes, le sont cependant d’autant plus, qu’en général on n’y fait aucune attention, & qu’elles peuvent souvent donner lieu à des inductions erronées.

On doit sentir, d’après ce que nous venons de dire, que les suites de ce vice sont toujours les mêmes que celles des maladies qui y donnent lieu, elles tiennent encore d’ailleurs au tempérament des sujets, à leur nourriture, à leurs exercices plus ou moins violens, &c. Nous pensons qu’il seroit difficile d’asseoir quelque chose de certain à cet égard, nous croyons seulement avoir observé que les animaux, en qui il dépend d’un défaut de conformation, sont plus sujets a la pousse, à l’esquimancie, & en général aux maladies de la poitrine ; mais nos observations ne sont as encore assez multipliées sur cet objet, pour soutenir l’affirmative.

Quant à la courbature, cette maladie inflammatoire sur laquelle les