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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/282

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SOLDANELLE, ou Choux marin. (Planche IX, page 250.) Tournefort la place dans la troisième section de la première classe des herbes à fleur, en une seule pièce & en cloche, dont le pistil se change en un fruit sec, & à plusieurs capsules. Il l’appelle convolvulus maritimus nostras, rotundifoliis. Von-Linné la classe dans la pentandrie dyginie, & la nomme convolvulus soldanella.

Fleur. Corolle en forme de cloche évasée, d’une seule pièce, découpée en cinq sections ; il part de la base de la corolle cinq nervures qui se terminent aux angles sortans.

Les étamines B, au nombre de cinq, sont attachées à la base du tube de la corolle, alternativement avec les nervures. Le pistil C occupe le centre de la fleur. Le calice est ordinairement composé de sept pétioles en recouvrement les uns sur les autres ; il est vu de face en D.

Fruit. Capsules F à quatre loges, dans laquelle sont contenues quatre graines G.

Feuilles, en forme de rein, lisses, luisantes, soutenues par de longs pétioles.

Racine A, menue, fibreuse.

Lieu. Les bords de la mer. La plante est vivace.

Propriétés. Toute la plante a une saveur âcre, amère, un peu salée. Les feuilles purgent avec force, entraînent beaucoup de sérosités, diminuent considérablement les forces vitales & musculaires ; malgré cela, elles sont indiquées chez les sujets robustes, dans l’anasarque, l’ascite, par suppression du fluide excrétoire, l’hydropisie de poitrine.

Usages. On donne les feuilles sèches & pulvérisées, depuis dix grains jusqu’à une drachme, délayées dans quatre onces d’eau, en infusion dans cinq onces d’eau. Le suc exprimé des feuilles récentes, depuis six grains jusqu’à demie-drachme.


SOLE, SAISON ou ROIE. Ces dénominations signifient la même chose, suivant l’idiôme agricole de nos provinces. On entend par sole, certaine étendue de champ, sur laquelle on sème successivement par année, des blés, ensuite des menus grains, & qu’on laissé en jachère pendant la troisième année. Cette division est malheureusement trop adoptée. Si on consulte l’article jachère, il sera facile d’en reconnoître l’abus.


SOLE. Médecine Vétérinaire. Nous avons parlé assez au long de la sole dans la division que nous avons faite du pied du cheval (voyez pied.) il nous reste seulement à traiter des maladies qui affectent cette partie.


Maladies de la sole.

Sole échauffée. Rien de plus fréquent dans les campagnes, que de voir les maréchaux appliquer des fers rouges, sur les pieds des chevaux. Cette méthode venant plutôt de la paresse qu’ils ont à abbattre le pied, que de l’intention de faire porter les fers, occasionne non seulement une altération dans le sabot, mais même une inflammation. D’autres maréchaux, faute d’expérience, laissent long-tems le fer, qui, sans être pourtant rouge, échauffe tellement les parties du sabot, qu’il produit les mêmes accidens.