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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/318

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mourir les poux. Quelquefois elles enflamment les tégumens.


STATICE, ou Gazon d’Espagne, ou Gazon d’olympe.

Tournefort le place dans la seconde section de la huitième classe des herbes à fleur en œillet, dont le pistil devient une semence renfermée dans le calice. Il l’appelle statice lugdunensium. Von-Linné le nomme statice armeria, & le classe dans la pentandrie pentagynie.

Fleur ; en œillet, presque en entonnoir. Plusieurs fleurs rassemblées, en forme de boule, dans une enveloppe ou calice commun. Le calice propre de chaque fleur, est d’une seule pièce, plissé à ses bords ; cinq pétales élargis par le haut, de couleur rouge pâle ; cinq étamines.

Fruit. Une petite semence, presque ronde, renfermée dans le calice de chaque fleurette ; il est resserré par le haut.

Feuilles. Partant des racines, rassemblées, longues, étroites, linéaires & entières.

Racine. Longue, ronde, rougeâtre, ligneuse, fibreuse.

Port. Les tiges, espèces de hampe, s’élèvent à demi-pied d’entre les feuilles, nues, simples, cylindriques ; les fleurs, au sommet, en tête arrondies. Leur calice commun, composé de trois rangs de folioles.

Lieu. Les pays montagneux, un peu humides ; cultivée en bordure dans les jardins, la plante est vivace, fleurit pendant presque toute l’année, si on ne la laisse pas grainer ; sa grande fleuraison est à la fin d’avril et en mai.

Propriétés. Elle passe pour vulnéraire et astringente.

Culture. On a tort d’appeler cette plante, Gazon d’Espagne, ce pays est trop chaud pour elle, qui aime les montagnes & les climats tempérés. On la multiplie par semences, lorsqu’il n’est pas aisé de s’en procurer des boutures. La température du climat de Lyon lui est singulièrement favorable. Elle croît spontanément dans ses montagnes ; c’est pourquoi Tournefort l’a appelée la statice des Lyonnois… À la fin de l’automne ou de l’hiver, on divise la plante en fileuse, en partageant la racine en plusieurs morceaux, qui conservent chacun quelques yeux feuillés à leur sommet. On les plante ; leur reprise est facile, & presque assurée. La distance d’un pied à un autre est de six à huit pouces. À la fin de la seconde année, tous les rameaux le touchent, & ne forment qu’une seule & même contiguité de verdure, enfin un véritable tapis. Si un pied reste isolé, il s’étend en rond, S’il se trouve entre deux pieds, lorsque les rameaux ou touffes de feuilles se touchent, alors ils gagnent sur le devant & sur le derrière, & augmentent, par là, le diamètre de la bordure. Elle deviendroit, à la longue, trop large ; mais, à la fin de chaque hiver, on étend un cordeau sur cette bordure, on coupe tout ce qui excède le cordeau ; enfin, on ne lui conserve que la largeur que l’on désire. Elle peut durer, en bon état, 8 à 10 ans, sans être replantée. S’il s’y forme des trouées, on creuse un peu le terrain dans les places vuides ; une terre nouvelle remplace l’ancienne, & on plante. Lorsque la majorité des fleurs est passée, on tond, soit avec la faulx, soit avec les grands ciseaux, toutes les tiges,