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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/323

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mintiques. La raison que l’on en donne est que les vers, ainsi que les vents, s’engendrent ordinairement par les crudités ou par des matières glaireuses, & que les médicamens propres à donner plus de ton aux fibres de l’estomac, & à diviser les matières, sont également propres à chasser les vents & les vers. On peut encore comprendre dans cette classe les purgatifs, tels que la rhubarbe, les mirobolans, les stimulans, tels que la canelle, le macis, & les absorbans qui conviennent surtout dans le cas de crudité tournant vers l’aigre, & quelques substances fébrifuges, qui possèdent la vertu stomachique d’une maniere très-sûre & certaine. Nous nous contenterons d’en indiquer quelques-uns qui méritent à juste titre cette vraie dénomination. Dans ce nombre seront l’aloès, l’aunée ou enulla campana, la racine de gentiane, la germandrée ou petit chêne, les bayes de genièvre, la menthe, la petite centaurée, la camomille, d’absinthe, (la grande & la petite) la poudre à vers, ou barbotine. Les quatre semences chaudes majeures, l’anis, le fenouil, le cumin & le carvi. Les quatre semences chaudes mineures, qui sont l’ammi, l’ammome, le daucus & l’ache, qui conviennent, on ne peut mieux, dans la cardialgie, dans l’hydropisie tympanite.

Toutes ces différentes substances se donnent sous forme de bol, de poudre, d’infusion, de décoction, ou d’opiat. Je ne crois pas devoir passer sous silence les bons effets que l’ipécacuanha en poudre, donné à la dose d’un demi grain, ou d’un grain tous les jours, & avalé dans la première cuillerée de soupe, produit sur les estomacs foibles & relâchés : on doit le regarder, donné de cette manière, comme un des meilleurs stomachiques : on sait que le vin de Malaga, la rôtie au vin, ont encore deux excellens remèdes dans les convalescences longues, dures & difficiles, & plus agréables à prendre que ceux que nous venons d’indiquer. M. AMI.


STRABISME. Médecine vétérinaire. Nous avons vu à l’article mal de cerf, que la tension spasmodique que le cheval éprouve, lorsqu’il est atteint de cette maladie, se borne quelquefois aux muscles du globe de l’œil ; pour lors on donne à ce spasme, le nom de strabisme ; il dépend d’une tension contre nature des muscles moteurs des yeux ; ce qui les tient fixés sans mouvement, & semble les repousser hors de l’orbite. Il se distingue du strabisme convulsif, parce que dans le premier, les yeux demeurent immobiles, & dans le convulsif, ils sont involontairement agités de côté & d’autre.

Cet accident est presque toujours accompagné de quelque autre maladie, non-seulement il survient dans le mal de cerf, mais aussi aux fractures du crâne, aux blessures du peri-crâne & à celles des méninges, aux différentes affections du genre nerveux, comme épilepsie, &c. il accompagne assez fréquemment les derniers momens de la vie dans les maladies aiguës, & sur-tout celles des jeunes animaux ; parce que chez eux la fibre nerveuse jouit de l’élasticité vivante, à un degré beaucoup plus éminent que dans les animaux formés (quant à la mobilité seulement & non à la force) ; ce qui fait qu’aussitôt que les forces centrales sont détruites, celles de la circonférence n’étant plus