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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/345

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telées en manière de scie : les dentelures inégales ; leurs pétioles fort longs.

Racine. Ligneuse, rameuse.

Port. Grand & superbe arbre dont le tronc ne pousse tes branches qu’à la tête, lorsqu’il a acquis une certaine grosseur. L’écorce est unie, lisse, grise ; le bois blanc ; les fleurs disposées au sommet des tiges en grappes lâches, souvent pendantes. Les feuilles sont opposées, panachées dans certaines variétés.

Lieu. Dans les grandes forêts, la Suisse & l’Amérique.

Propriétés économiques. Le suc est doux, fade, nourrissant, adoucissant. On l’obtient par des incisions, & on peut le réduire en sucre. Cet arbre sert pour les avenues, pour les couverts ombragés. De son bois on peut faire des planches & sur-tout le montage des charrues, ainsi que leur versoir. Une personne digne de foi m’a assuré en avoir fait de très-bons essieux de charrette. Expérience assez, importante pour la tenter.

Culture. Cet arbre, ainsi que tous les sycomores ou érables dont on a parlé dans l’article érable, se multiplient par les semis, & la graine lève avec la plus grande facilité, ils n’exigent que les soins ordinaires, & une terre substantielle & profonde. Linné compte dix espéces d’acer, en comprenant celui dont il est question (Consultez l’article érable où elles sont décrites) Mais comme le sycomore dont on parle ici n’y est pas bien décrit, on a cru devoir y revenir sous son nom propre. — La manière de retirer le sucre des érables est présentée dans tous ses détails. Il seroit très-facile de multiplier, en France, l’érable à sucre ; l’expérience m’a prouvé qu’il prenoit de bouture pourvu qu’on eut le soin de l’arroser au besoin, & de ne pas le laisser souffrir par la sécheresse.


SYRINGAL. (Voyez séringal)


SYSTÈME DE BOTANIQUE. On appelle systême, la réunion de plusieurs principes, & des conséquences qu’on en tire, d’après lesquels on établit une doctrine. Cet article est purement accéssoire à notre ouvrage, mais un accessoire nécessaire, parce que tout agriculteur doit être botaniste ; c’est-à-dire, connoître à fond la physique-botanique, ou autrement dit, celle de la végétation des plantes ; savoir parfaitement connoître celles dont il a besoin ; les distinguer, sans erreur, de celles qui lui sont inutiles ; enfin, spécifier toutes les parties qui concourent dans l’ensemble de tel ou tel végétal. Il est inutile que le cultivateur porte les regards sur plus de trois mille plante déja classées par les botanistes, sans parler de celles dont de nouvelles observations, de nouveaux voyages enrichissent chaque jour la botanique. Toute plante qui n’est pas pour lui, utile ou agréable, n’est pas dans le cas de mériter sa sollicitude. Le reste est le travail de l’homme qui se livre tout entier à l’étude de la botanique. Cette science, comme toutes les autres, a sa nomenclature particulière. & elle doit être familière au cultivateur, parce que la confusion des mots adoptés mal-à-propos & sans principes, le mettroit souvent dans le cas de se tromper. Voici la méthode que e lui conseille d’adopter. Par exemple, choisir dans ses champs, dans ses jardins, 4 ou 5 plantes des plus communes, & dont le nom propre est bien déterminé.