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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/389

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Si on attend trop tard, ils plieront difficilement par la suite, & offriront dans leur courbure un coup-d’œil désagréable.

Pour trouver la place des bourgeons supérieurs, je répète l’opération par laquelle j’ai trouvé le premier angle de quarante-cinq degrés. C’est-à-dire, je prends ma ficelle & son poids que je suspends en S, sur l’endroit P, d’où part le bourgeon porté par la mère-branche ; voilà ma perpendiculaire trouvée. Alors je partage l’espace compris entre la ligne S, P, & la ligne quarante-cinq, & je trouve la ligne P, T, qui est au point du milieu. C’est précisément sur cette ligne mitoyenne que je palisse mon bourgeon supérieur qui est alors, relativement à la mere-branche, à quarante-cinq degrés, comme celle-ci l’est relativement au partage du quart de cercle. Je suppose actuellement que sur la ligne P, T, il naisse en T un bourgeon, je prends de nouveau ma perpendiculaire A, T ; je partage encore l’espace entre A & Z, & je trouve que la ligne X, ligne mitoyenne, désigne la place où le nouveau bourgeon doit être fixé ; ainsi, les lignes X, T, & Z, P, sont autant à l’angle relative de quarante-cinq degrés, que l’est la ligne quarante-cinq.

D. Comment trouver le point où il convient de placer le bourgeon inférieur de la mère-branche ?

R. Je suis les mêmes principes que pour les supérieurs, mais pris dans un autre sens. Je tire une ligne horisontale de Q en R, c’est-à-dire, à partir de la base du bourgeon : je partage l’espace compris entre la ligne horisontale Q, R, & la ligne de quarante-cinq degrés ; je trouve la ligne U, & je pallisse sur cette ligne U mon bourgeon. Il se trouve comme le supérieur également à l’angle de quarante cinq degrés, relativement à la mère-branche.

D. Pouvez-vous ainsi palisser tous les bourgeons qui poussent pendant l’été ?

R. Oui, si lors de la taille je n’ai pas trop laissé d’anciens bourgeons, & si j’ai prévu par avance quelle sera la place que les bourgeons à venir devront occuper. Sans cette prévoyance essentielle & que l’habitude donne, on est forcé, lors du palissage, de mettre à bas beaucoup de bois, & c’est faire à l’arbre beaucoup de plaies dont il souffre, tandis qu’on ne doit abattre que les bourgeons qui poussent sur le devant ou sur le derrière des branches. C’est toujours la faute de celui qui taille s’il est gêné à l’époque du palissage. En laissant trop de bourgeons à pousser, on use la sève en pure perte, puisqu’il faudra abattre les surnuméraires ; & cette sève auroit servi à mieux nourrir ceux qui restent en place. Quand & comment doit-on palisser ? On l’expliquera ci-après.

3°. D. Qu’appellez-vous maintenir l’équilibre dans les branches ?

R. C’est lorsque les deux ailes de l’arbre sont d’égale force, c’est-à dire, lorsque, 1°. les membres ou branches ont autant de grosseur, de force & de vigueur les unes que les autres ; 2°. il en est ainsi lorsque le nombre & la force des branches du second & du troisième ordre, sont dans les mêmes proportions ; 3°. lorsque les bourgeons sont à peu près en nombre égal des deux côtés.

D. Qu’appelez-vous branches du