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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/424

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posés en petits chatons écailleux. Chaque fleur mâle est composée de cinq étamines renfermées dans un calice à cinq divisions A. Les fleurs femelles B sont disposées en grappes ; chaque fleur femelle est composée de l’ovaire, d’un stile & de trois stigmates, qui reposent dans un calice d’une seule pièce, découpé en trois petites dents aiguës ; quelquefois sur le même arbre, on trouve toutes les parties sexuelles réunies dans la même fleur.

Fruit C. Baye sèche, presque ronde, visqueuse, résineuse au toucher, contenant un noyau qui renferme une amande.

Feuilles. Simples, ailées, avec une impaire ; les folioles ovales, en forme de fer de lance ; très-entières ou dentées en manière de scie.

Racine. Rameuse, ligneuse.

Port. Arbre dont l’écorce est épaisse, cendrée, le bois fort dur, très-résineux. Les fleurs partent des aiselles des feuilles disposées en corymbe, au sommet des petites branches. Les feuilles sont alternativement placées.

Lieu. L’île de Chio, dans nos provinces méridionales.

Propriétés. Le fruit est un peu acide & styptique. La résine qu’on retire de cet arbre est appelée térebentine, blanchâtre, tirant sur le bleu, vulnéraire, détersive, diurétique. Cette térébentine est la vraie. On doit la distinguer de celle qu’on retire du melèze ; consultez cet article, page 468, tome VI, ainsi que son usage en médecine. On mélange celle-ci avec la vraie térébenthine qui vient par le commerce de l’isle de Chio à Marseille. Cet arbre mérite d’être multiplié en Provence & en Languedoc.


TERRE. Un des quatre élémens, ou principes primitifs, qui entrent dans la combinaison des corps composés. On peut encore la définir, corps solide, qui sert de base à tous les autres corps de la nature. Ceux qui aiment les hypothèses sur la formation de notre globe, & qui désirent connoître les causes des singularités que l’on y observe, doivent lire les ouvrages de Woodward & de Buffon. Leur théorie est aussi ingénieuse que théorie peut l’être. Entrer dans de tels détails, ce seroit nous écarter de notre but, & il ne nous est pas plus permis, comme naturaliste, d’établir les classes, les ordres, les genres & espèces des différentes substances qui la composent : elles ont été modifiées à l’infini. Voyons en agriculteur, & parlons leur langage.

1°. Toute terre n’est autre chose que le débri des montagnes, des pierres, des animaux & des végétaux ; d’où il résulte, 2°. deux espèces de terres, l’une calcaire, & l’autre vitrifiable. La terre calcaire fait effervescence avec les acides, c’est-à-dire, que si l’on verse par-dessus du vinaigre ou tel autre fluide acide, on voit des écumes & un bouillonnement sur cette terre. Elle est formée des débris des animaux, de leurs coquilles, &c. & les végétaux ont eu pour base primitive de leur charpente, cette terre animale. La terre vitrifiable est ainsi dénommée, parce que, soumise à l’action du feu, elle se fond, & donne un verre, tandis que la première, soumise aux mêmes circonstances, se convertit en chaux. La pierre vitrifiable, frappée brusquement avec le briquet, donne des étincelles, tandis que l’acier le plus pur ne sauroit en