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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/575

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rompre, en les tenant exactement fermées. On doit regarder comme une règle générale qu’elles le sont trop, toutes les fois qu’en y entrant, on éprouve de la difficulté à respirer, & qu’elles exhalent une odeur pénétrante.

S’il est important que les étables soient bien aérées, il ne l’est pas moins qu’elles soient souvent nettoyées ; le fumier qu’on y laisse trop long-temps séjourner, altère l’air, & cause beaucoup de maladies putrides.

On doit aussi bien prendre garde que les vaches ne soient pas trop gênées, elles doivent avoir chacune un espace de cinq pieds au moins.

Art. V.

Des soins qu’exige la conception.

Les vaches qui ne sont pas pleines, reviennent pour l’ordinaire en chaleur toutes les trois semaines. On doit profiter, pour les conduire au taureau, du moment où cette chaleur est la plus forte ; elles en retiennent bien plus facilement ; il est quelques vaches dont la chaleur a peu de durée ; on doit se hâter de les faire couvrir.

La chaleur se reconnoît à ces signes. Les vaches mugissent presque continuellement, elles sautent les unes sur les autres, elles s’agitent, se tourmentent & bondissent aussitôt qu’on les laisse libres ; on reconnoît encore la chaleur au gonflement des parties génitales.

Lorsqu’elles ont été couvertes, on doit attendre qu’elles donnent de nouveaux signes de chaleur pour les faire couvrir derechef.

On ne fera point couvrir les génisses avant deux ans ; elles deviendront beaucoup plus grandes, & seront mieux développées que si elles concevoient plutôt ; si on attendoit jusqu’à trois ans, elles deviendroient plus belles encore.

On doit faire couvrir les vaches tous les ans ; l’expérience a prouvé que celles qu’on laisse plusieurs années sans les faire porter, finissent par avoir la phthisie pulmonaire, connue assez généralement sous le nom de pomelière. (Voyez Phthisie.)

Art. VI.

Des soins qu’exige la plénitude.

La vache porte neuf mois ; quelques-unes donnent du lait pendant tout le temps de leur plénitude ; d’autres tarissent deux mois environ avant d’être à terme. On doit cesser de traire les unes & les autres à la fin du septième mois, à moins que le pis ne s’engorge ; dans ce cas, on ne les trait qu’à-demi ; outre que le lait qu’on auroit après cette époque seroit de mauvaise qualité, il est nécessaire au fœtus que porte la mère.

On doit ne conduire les vaches pleines que sur un terrain uni, on les expose souvent à avorter, lorsqu’on leur fait sauter des fossés. Les vaches pleines, & sur-tout celles qui approchent du part, doivent être nourries plus abondamment & avec une nourriture plus substantielle qu’à l’ordinaire. Les grains leur conviennent très-bien, & les bons économes leur en donnent toujours, comme quelques poignées d’orge, d’avoine, de la gerbée, &c. on leur réserve aussi du foin de meilleure qualité pour cette époque.

Lorsque plusieurs vaches pleines