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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/586

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la nuit, & non une véritable circulation. Mais on conviendra que les articulations ou réunions des branches aux bourgeons, des bourgeons aux yeux ou boutons, des boutons aux pédicules, des fleurs, des fruits, des pédicules aux noyaux ou graines, sont autant de valvules, ou du moins elles en font l’office, puisqu’à chacun de ces points de réunion, on voit des rides ou anneaux modérateurs de la sève, & qui ne permettent qu’à la portion de la sève la plus épurée de pénétrer plus avant ; enfin de former suivant sa préparation & sa finesse, ou la feuille, ou la fleur, ou le fruit.


VAN. Instrument d’osier, fait en coquille, à deux anses, & dont on se sert pour remuer le grain, afin de séparer la paille & l’ordure d’avec le bon grain. Un bon vanneur est un homme précieux ; il fait dans un quart-d’heure mieux & plus d’ouvrage qu’un autre vanneur en demi-heure. L’art consiste dans le tour de poignet que l’habitude & les dispositions seules peuvent donner.


VAPEUR. Espèce de fumée qui s’élève des choses humides jusqu’à une certaine hauteur dans l’atmosphère, d’où elle retombe ensuite soit en pluie, soit en petite rosée. Si la vapeur est épaisse, si le froid ou le frais de la région supérieure la rassemble, on la nomme brouillard, ou bruine si elle est plus concentrée. (Consultez ces mots)


VAPEURS. Médecine rurale. On peut définir en général les vapeurs, comme une disposition sensible, irritable des nerfs, qui les met dans des mouvemens spasmodiques continuels, & qui attaquent indistinctement les deux sexes.

Ou distingue deux sortes de vapeurs ; l’une attaque les hommes, & est appelée affection hypocondriaque ; l’autre, au contraire, qui attaque les femmes, est connue sous te nom de passion hystérique, parce que les anciens regardoient les différens dérangemens de l’utérus, comme l’unique cause de cette maladie.

Rien n’est plus vague & plus étendu que l’énumération des symptômes des affections vaporeuses. Le Protée, dans ses métamorphoses, suivant l’expression de Sydenham, & le caméléon, sous ses différentes couleurs, n’expriment que foiblement leur variété & leur bizarrerie. M. Pomme, le fils, docteur en médecine, paroît n’avoir oublié aucun symptôme dans la description qu’il nous en a donné dans son Traité des Vapeurs. Nous empruntons ses propres paroles.

« La tête est plus ou moins affectée ; on y ressent une pesanteur qui en gêne les fonctions, & quelquefois une douleur très-vive, peu étendue, que l’on nomme clou hystérique, cher les femmes ; plusieurs personnes sont incommodés du battement des artères temporales ; d’autres se plaignent d’un froid au sommet de la tête. La plûpart ont des sifflemens dans les oreilles, des vertiges, des frayeurs, des terreurs paniques, des tremblemens, ou trémoussemens de tout le corps, des lassitudes, des douleurs, des engourdissemens, &c.

» La tristesse, la mélancolie & le découragement empoisonnent