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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/591

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tion ; mais c’est un moyen dangereux. Hippocrate conseille la perfusion de l’eau froide ; mais elle ne convient que lorsqu’il y a colliquation des humeurs qui se portent vers la matrice ; outre qu’elle est très-propre à prévenir cette colliquation, il surviendroit des symptômes d’affections nerveuses, telles que la suffocation, si l’humeur qui erre dans tout le corps se portoit sur la matrice. L’eau froide prévient tous ces accidens, & obvie à la fonte ; elle excite de plus une révolution dans la constitution, qui change la manière d’être du principe viral ; elle relève les forces, calme l’irritation, détermine l’excrétion de la matière qui causoit cette affection.

Il est encore très-avantageux de faire recevoir les odeurs désagréables, telles que celles qui proviennent de l’ustion des plumes de perdrix, du papier, du cuir, &c. Les anciens conseilloient les parfums agréables, qu’ils faisaient recevoir aussi par le vagin. Forestus veut qu’on emploie l’emplâtre de bonne odeur pour la matrice. L’application d’un cataplasme fait avec le vinaigre & l’ail pilé, a très-souvent réussi. Prosper Martian a vu la matrice sortir par l’application des odeurs fortes. Vallesius nous apprend que dans l’asphyxie on a fait flairer des odeurs agréables, sans diminution des symptômes ; on peut prononcer avec assurance que c’est une attaque hystérique ; alors on fait recevoir par le nez des odeurs désagréables, qui peuvent faciliter la résolution de l’obstruction qui avoit causé l’accès hystérique. Les odeurs agréables sympathisent avec la nature, ne l’agitent & ne l’agacent point, mais lui occasionnent du repos ; les odeurs désagréables au contraire l’irritent beaucoup.

Traitement des vapeurs après l’accès.

Si elles dépendent de la faiblesse de l’estomac, du tube intestinal & du systême nerveux, il faut alors donner des remèdes propres à les fortifier, tels que le quinquina, la petite absynthe, le camedris & autres amers, sans y oublier les préparations martiales ; on peut donner deux ou trois fois par jour vingt gouttes d’élixir de vitriol dans un verre d’infusion de quina. Les eaux gazeuses sont pour l’ordinaire fort avantageuses dans cette maladie.

S’il y a de la saburre dans les premières voies, on aura recours aux vomitifs, mais ils doivent être administrés avec beaucoup de prudence & de précaution. Pour diminuer l’irritabilité, & le racornissement général du systême nerveux, on recommande beaucoup l’usage des remèdes antispasmodiques, comme le musc, l’opium & le castoreum, qui est toujours préférable aux deux premiers, sur-tout quand on ne peut point procurer le sommeil aux malades qui sont tourmentés par des vents dans l’estomac & les intestins. Le docteur Pomme proscrit avec raison tous ces remèdes, & regarde les délayans & les humectans, comme les seuls & uniques remèdes propres à rétablir le ressort des solides, & à donner aux nerfs leur ton naturel.

Les bains domestiques simples, composés, tièdes, froids, le pédiluve,