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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/620

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meur contenue dans le canal dont il s’agit, 1°. par un petit trou placé dans l’endroit de l’étranglement ; 2°. par l’extrémité opposée du ver, naturellement perforée sous un coccix très-court & très-obscur qui termine cette extrémité. Les fibrilles blanchâtres qu’on observe extérieurement, attendu la diaphanéité de l’enveloppe de l’insecte, & qu’au premier aspect on juge être de petits vers, sont un seul canal que nous avons trouvé de six pieds six pouces de longueur ; ce canal est replié sur lui-même dans sa partie moyenne qui est la plus grosse ; cette partie s’attache à l’endroit répondant à l’étranglement du ver ; les deux branches qui en résultent, adhèrent, par leurs coudes, à la face interne de l’enveloppe, elles sont extrêmement déliées, & décrivent dans leur trajet un nombre considérable de circonvolutions qu’il est impossible de suivre ; ce canal renferme une liqueur épaisse & blanche, semblable à de la semence. On voit en outre deux corps ronds & très-rouges, adhérens fortement à la face interne de la peau de l’insecte, communiquant avec le canal intestinal par deux petits filets ; ces corps sont placés, lorsque l’animal est en vie, l’un auprès de l’autre, & directement au-dessus de l’étranglement.

La tête présente, de face, trois tubercules, en forme de trèfle, dont chacun porte une petite lèvre qui, se réunissant, serre & comprime en tout sens la partie sur laquelle l’insecte s’attache, laquelle est pointue.

Ces insectes habitent de préférence les intestins, & notamment le principe des intestins grêles, où ils sont entourés de beaucoup de bile ; le cæcum en renferme aussi beaucoup ; ils résistent peu à l’action des purgatifs, & sont même entraînés fréquemment avec les excrémens dans les déjections naturelles ; ils sont peu dangereux, à moins qu’il ne soient en très-grande quantité, & ne forment des paquets ou dans l’estomac ou dans les intestins.

Article Premier.

Signes de l’existence des strongles.

Les signes auxquels on peut reconnoître les strongles, sont à-peu-près les mêmes que ceux que nous avons décrits ; (art. II.) les coliques sont plus fréquentes, plus longues, plus alarmantes ; l’animal dépérit plus promptement ; il est sujet aux convulsions, aux spasmes, a la rentrée des testicules, à des diarrhées de toute espèce, à la faveur desquelles il rend une plus ou moins grande quantité de ces vers, ou morts, ou dissous, ou vivans, & quelquefois des uns & des autres en même temps.

Article II.

Désordres des strongles.

Les désordres que ces vers opèrent dans les animaux morts, diffèrent de ceux que nous avons vu être les effets des œstres (art. III) en ce qu’ils n’occasionnent que de très-petites évasions dans la face internes de l’estomac & des intestins ; on en trouve des paquets plus ou moins énormes dans l’estomac ; on en a vu qui avoient le volume d’une tête humaine ; ils sont plus particulièrement entortillés en forme de cordes, dans les in-