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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/631

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paru être le terme de leur accroissement.

Les ascarides, toujours mêlés avec plus ou moins de strongles, & toujours plus nombreux que ces derniers dans le corps des animaux, pourroient faire croire qu’ils sont le produit des strongles ; il en est de même des crinons ; ceux-ci néanmoins sont plus petits & plus grêles que les ascarides ; l’on pourroit d’autant plus être porté à penser que ces deux dernières espèces sont le produit de la première, que ces insectes ne différent au premier aspect les uns des autres que par leur grosseur & par leur longueur ; mais en les examinant plus attentivement avec de fortes loupes ou le microscope, on voit que ces vers ont des formes différentes, que les strongles ont une forte trompe, que les ascarides ont des crochets faits, à peu de chose près, comme ceux des œstres ; que les crinons ont une tête pointue & portent des yeux. S’il est possible de concevoir comment ces divers ennemis parviennent à se loger dans les grandes voies de la digestion, à y vivre, & même à pénétrer dans des routes assez étroites, il est aussi facile de comprendre comment les crinons se trouvent dans les voies circulaires, ou dans les lieux dont la communication paroît absolument interdite à des corps de ce genre ; la finesse & la petitesse de leurs corps leur permet de chercher des retraites qui puissent les mettre à l’abri d’être entraînés avec les matières fécales ; ils se logent dans les vaisseaux veineux, dont la faculté d’absorber les entraîne, pour ainsi dire, malgré eux : ils parcourent ainsi une partie de la circulation, & trouvent dans le tronc de la mésentérique un abri qui les défend contre le choc du sang artériel ; d’autres traversent les tuniques intestinales, soit qu’ils percent à travers les mailles des membranes, soit qu’ils les franchissent par la voie des artères exhalantes, leur exilité & leur finesse leur permettant ces différentes routes.

Le ténia est pour ainsi dire héréditaire au rat & au lapin ; il commence à se développer dès l’âge le plus tendre ; mais par où passe-t-il pour se rendre des intestins dans le foie ? est-ce de nouveaux animalcules qui se développent par la suite dans ces viscères ? c’est ce que nous ignorons ; tout ce que nous savons de certain, c’est que plus le rat est vieux, galeux, lépreux, plus on en trouve dans le foie & dans les intestins ; que plus les lapins sont jeunes plus on trouve le ténia grêle, court & délicat.

Les jeunes chiens sont aussi beaucoup plus sujets au ténia que l’adulte ; il en est de même des jeunes chats.

Rongeard est je crois le seul qui en ait trouvé dans la tanche, hors du canal intestinal ; ces particularités prouvent peut-être que la semence de ces insectes peut s’insinuer par-tout ; mais qu’elle ne se développe que dans les endroits qui peuvent favoriser son évolution.

Wolpius en a vu rendre par des enfans très-jeunes & à la mamelle.

Hypocrate avec le méconium ; ce qui a fait penser à ce père de la médecine, qu’ils avoient pris naissance en même temps que l’enfant.