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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/639

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Expérience sur les vers dans les animaux vivans.
Troisième expérience.

1°. Un cheval destiné à être sacrifié, âgé de huit ans, taille de quatre pieds dix pouces, étoit maigre & très-foible quoiqu’il bût & mangeât bien.

Le matin à jeun, n’ayant point eu à souper la veille, on lui a donné deux onces d’huile empyreumatique ; ce remède ne l’a point fatigué, les pulsations de la temporale, au nombre de cinquante-trois, sont augmentées seulement de deux par minute.

La dose de ce remède a été réitérée le lendemain avec précaution ; on a observé même augmentation dans les pulsations ; le surlendemain on a réitéré encore la dose, le cheval a paru moins foible & plus gai.

On l’a tué le lendemain au soir ; on n’a trouvé aucun ver dans l’estomac ; mais on a vu clairement les traces des œstres par la quantité des petits ulcères sur les tuniques aponévrotriques & Veloutées ; cinq ascarides ont été trouvés dans le cæcum, ces insectes paroissoient malades & très-affoiblis ; les entrailles, le sang & les viscères exhaloient une odeur forte d’huile empyreumatique.

2°. Un autre cheval, âgé de six ans, taille de quatre pieds sept pouces, affecté de la morve, maigre & exténué, a été soumis à la même expérience, avec cette différence que l’huile animale étoit récente ; il a été tué à la même époque, on a trouvé sept œstres très-vivans, attachés à la face interne de l’estomac ; mais le nombre & la grandeur des ulcères observés çà & là hors du petit espace qu’occupoient les insectes, prouvent qu’ils étoient plus nombreux avant l’administration de ce remède, & nous avons estimé que cet animal devoit en avoir une quantité prodigieuse ; on a trouvé de plus quelques crinons & quelques ascarides.

3°. Un cheval de onze ans, taille de cinq pieds un pouce, très-maigre, galleux & boiteux tout bas d’une nerf-ferrure très-considérable, a été mis à l’usage de l’huile empyreumatique à la dose de trois onces, régulièrement tous les matins pendant cinq jours ; il a été tué cinq jours après la dernière prise du remede.

Nuls vers n’ont été trouvés dans les entrailles, mais les tuniques intérieures de l’estomac étoient couvertes d’ulcères formés par les œstres ; ces ulcères étoient de différentes grandeurs ; l’un avoit deux pouces & demi de longueur, sur un pouce & quelques lignes de largeur ; l’intérieur en étoit beau, les bords minces & blanchâtres ; on jugeait aisément qu’il tendoit à se cicatriser ; & plusieurs, notamment les plus petits, étoient sur le point de l’être complettement.

4°. Un cheval propre au carrosse, échappé de Hollandois, de la grande taille, âgé de sept ans, avoit un engorgement farcineux très-considérable dans l’une des extrémités postérieures.

On a fait usage de ce remède à même dose pendant l’espace de quatre jours ; il a été tué six jours après, & l’on a trouvé un seul œstre foiblement attaché à la tunique veloutée, dans le lieu répondant à la petite courbure, c’est-à-dire à la partie la plus élevée du ventricule, & par conséquent dans le lieu ou il ne pou-