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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/666

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procéder. Des vers dont la vie a été d’une durée longue & douloureuse, ne peuvent faire que des cocons d’une qualité très-médiocre.

Les tablettes seront en planches, assez fortes & bien sèches. Elles seront assemblées par feuillures, affermies par trois traverses clouées par dessous, dont une à chaque extrémité, & l’autre au milieu de la longueur. La surface où les vers seront placés, sera blanchie à la varlope. Elles seront entaillées aux quatre coins qui touchent les montans, de manière à être fixes sur leurs supports. Elles n’excéderont pas les montans, dont l’épaisseur sera renfermée dans les tablettes.

Il y a des auteurs qui conseillent de garnir les tablettes d’un rebord de douze à quinze lignes de hauteur, pour empêcher la chute des vers. Cette précaution est inutile & nuisible. Les vers monteront sur ce rebord, & tomberont de même : les ordures resteront dans les angles. Pour éviter la perte des vers qui meurent par leur chute, on peut garnir la tablette inférieure d’un rebord en toile de six pouces de largeur, elle amortira le coup occasionné par la chute. D’autres auteurs ont proposé de diminuer graduellement de quelques pouces la largeur des tablettes de haut en bas : mais le nombre des vers qui périt par les chutes est trop peu considérable pour perdre cet espace. En ayant la précaution de les tenir au large, & de donner plus de feuilles au milieu qu’aux bords, on évitera les chutes, parce que les vers ne tombent qu’en cherchant leur nourriture.

S’il étoit possible de se procurer facilement, & à peu de frais, des roseaux, ou cannes, comme en Provence, je préférerois les tablettes faites avec leurs bois refendus & enlacés, aux tablettes de planches, quoiqu’elles exigent plus de montans ou supports. Les interstices qui se trouvent entre les mailles, donnent passage à la circulation de l’air & entretiennent le courant, même à travers la litière & les feuilles : elles sont plus économiques que les planches.

Au surplus, de quelque nature que soient les tablettes, il faut les tenir dans une grande propreté, tous les jours les balayer, les nétoyer, les frotter avec de la paille, surtout si les excrémens des vers y sont attachés, comme il arrive, s’ils ont la diarrhée.

3°. Des claies & clayons. Les claies sont de petites corbeilles d’osier de vingt-quatre à trente pouces de longueur, sur douze à quinze de largeur. Les clayons, celles d’un plus petit diamètre. Leurs rebords ont un pouce & demi de hauteur environ. Il est essentiel qu’elles soient faites avec des osiers menus & dépouillés de leur écorce. Ces claies servent à contenir les vers, à mesure qu’ils sortent de l’œuf, & même jusqu’après leur première mue. Elles sont ensuite employées pour les changer d’une tablette à une autre. Leur nombre doit être proportionné au service de l’atelicer.

4°. Des échelles & marche-pieds. Les premières, faites en bois léger mais solides, sont préférables aux marche-pieds, qui sont plus lourds & incommodes à manier. On appuie les échelles contre les traverses qui réunissent toutes les tablettes ; alors elles sont solides, & l’on peut faire le service commodément & sans danger.