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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/698

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On délite de deux façons dans les deux premiers âges ; ou en enlevant entièrement la litière, ou en n’en retranchant que la moitié ; ce qu’on appelle châtrer. Si au besoin de déliter se joint celui d’éclaircir, on enlève tout à fait la litière. On prépare pour cet effet des claies garnies de leurs papiers, le tout séché au feu. On donne un repas de feuilles entières, (ainsi qu’il a été dit ci-dessus, & l’opération est la même). Pour les traînards on resserre la litière en la plissant sous la claie ; les vers épars & les traînards se rendront sur les plis, si on a soin d’y jeter de la nouvelle feuille. Dès que tout est ramassé, on porte ces derniers venus vers leurs camarades, après avoir reconnu leur état de santé. Quant aux douteux & aux malades, on les sépare ».

» S’il n’est question que de châtrer la litière ou d’en diminuer l’épaisseur, on le fait en beaucoup moins de temps, & sans plus de peine. On prend la litière à deux mains par un des bouts pour la soulever à la fois, faisant en sorte de ne pas la déchirer ; tandis qu’on la soutient par dessous avec le papier de la claie : alors on en fait rabattre ou tomber une moitié sur l’autre en la pliant en deux. Pour faciliter l’opération & empêcher en même-temps que les vers des deux côtés ne se mêlent, on met une feuille de papier lissé dans le pli. Une moitié de la litière se présentant de cette façon, par dessous ou à l’envers, on en sépare aisément un lit ou une couche, qui soit la moitié ou environ de l’épaisseur. Cela fait, on remet cette moitié à sa première place en la prenant par dessous le papier lisse ou du côté des vers, & l’on opère sur l’autre de la même manière. Les différentes parties de la litière étant liées & entrelacées dans les commencemens, soit par l’affàissement, soit par les fils de soie que les jeunes vers ont filé, on la manie tout d’une pièce, & sans la séparer, pour peu qu’on y apporte d’attention & d’adresse ».

» On observera encore sur cela ; 1°. que quand on a délité, ou changé la litière, & que les vers ont eu ensuite deux repas, ils risquent moins de passer à travers les trous de la claie & de se perdre. On peut alors tirer les papiers de dessous la litière, qui sera par leur secours plus exposée à l’air, & moins sujette à l’humidité. 2°. Dans les bonnes éducations ordinaires, on se contente de châtrer la litière, une ou deux fois, selon le besoin d’une mue à l’autre, pendant les deux premiers âges ».

Section III.

Du second âge, depuis la fin de la première mue, jusqu’à la fin de la seconde.

À cette époque, la couleur du ver prend une teinte de petit gris, ou gris de perle, parsemée de petites taches noires, mais peu visibles. Les anneaux près de la tête sont d’un gris plus clair. La longueur du ver est, à cet âge, de quatre lignes. Deux ou trois jours après la mue, on distingue sur le milieu du dos deux croissans noirs, placés à côté l’un de l’autre, & dont les pointes sont tournées vis-à-vis les unes des autres.