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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/114

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pant raz la tige, avec l’attention de recouvrir la plaie avec l’onguent de Saint-Fiacre.

Un arbre veule a la tige extrêmement menue, relativement à sa hauteur ; ses branches sont courtes, ses feuilles étroites, son écorce sèche et de couleur rougeâtre. Il résulte des meilleures expériences faites sur la végétation, que les plantes puisent leur nourriture, soit dans la terre, par les mille bouches qui terminent le chevelu de leurs racines, soit dans l’atmosphère, par les innombrables suçoirs de leur écorce et de leurs feuilles ; que les divers élémens dont se compose la sève, s’élaborent en passant par divers canaux, où ils prennent le caractère séveux ; que la sève a un mouvement d’ascension et de descension ; que le premier s’opère par la partie ligneuse, et le second par la partie corticale. Pour que la plante acquière tout le développement, toute la vigueur végétative dont elle est susceptible, il faut qu’elle soit dans une position telle qu’elle puisse aspirer par tous ses organes, et par chacun d’eux, dans la proportion prescrite par la nature, la quantité de substance alimentaire qui lui est nécessaire. Si vous plantez un jeune arbre au milieu d’un bocage, ou d’un groupe d’autres arbres parvenus déjà à la force de l’âge, non seulement la bonté, ou la bonne préparation du terrain n’empêchera pas le premier de devenir veule ; mais meilleure sera la terre, et plutôt il le deviendra ; c’est-à-dire, qu’il prendra plutôt encore une croissance énorme en hauteur, et ridiculement disproportionnée avec sa grosseur. La terre agira sans cesse pour alimenter la sève ascendante ; et les têtes touffues des anciens arbres absorberont toute la nourriture aérienne qui devoit former, du moins en grande partie, la sève descendante. Toutes ses fibres corticales auront bientôt perdu leur souplesse, leur élasticité, et devenues sèches, elles ne seront plus propres à remplir aucune des fonctions pour lesquelles la nature les avoit destinées. Si vous avez quelque intérêt à conserver les alentours d’un pareil arbre, arrachez-le au plutôt, pour n’avoir plus sous les yeux le spectacle pénible de la langueur et du rachitisme. S’il est lui-même un arbre précieux, et qu’il vous importe de lui sacrifier les autres, hâtez-vous de les faire arracher ; suivez à la piste toutes les racines, pour les extirper soigneusement de la terre ; qu’un bon guéret soit maintenu sans cesse au pied du malade, et dans toute la circonférence que peut occuper son chevelu, et tâchez, par de fréquens arrosemens sur ses branches et sur sa tige, de faire recouvrer au tissu cellulaire la souplesse qu’il a perdue. Au reste, après deux ou trois ans de transplantation, tous ces soins mêmes seroient infructueux. Aérez les arbres que vous plantez, et rarement vous en aurez de veules…


VIGNE. Quoique le traité sur la culture de la vigne, et celui qui a pour objet la fabrication des vins, présentent deux sujets très-