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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/544

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par bandes dans plusieurs cantons de la Grande Tartarie.

XXIV. Le Zèbre. Ce bel animal qui est leste et vîte à la course, mérite bien qu’on fasse des tentatives pour le naturaliser dans notre climat, et pour le rendre propre à nos usages domestiques. On a essayé, sans succès, à la ménagerie de Versailles d’accoupler un zèbre avec une ânesse ; mais cet essai ne doit point décourager. Des tentatives de ce genre ont souvent échoué faute de soins, ainsi que l’expérience l’a depuis démontré. D’ailleurs ce n’est pas seulement avec l’espèce de l’âne ou du cheval qu’il faudroit unir ces animaux, mais avec les individus de leur propre espèce. Le succès seroit moins douteux ; et la race qui en proviendroit seroit infiniment plus précieuse. On accuse le zèbre d’être rétif ; ce n’est qu’après l’avoir dompté dans sa première jeunesse, qu’on pourra prononcer sur ce point On sait qu’un roi de Portugal avoit pour sa voiture un attelage de zèbres.

XXV. Le Couagga, espèce de zèbre qui habite le cap de Bonne-Espérance. Il a été réduit à l’état de domesticité par les paysans de la colonie du Cap. Plus fort et plus robuste que l’âne, il pourroit lui être substitué avec avantage.

XXVI. Le Cochon. L’espèce de cochons de Siam ou de Tonquin, n’est pas encore beaucoup répandue en France ; c’est cependant une des plus productives. Nous n’avons eu qu’en dernier lieu la race des cochons solipèdes. Il y a dans les îles de la mer du Sud, une race de cochons qui viennent plus gros que les nôtres : il seroit avantageux d’essayer de les multiplier dans la république.

XXVII. L’Eider est une espèce d’oie beaucoup plus grosse que le canard. Il donne un duvet léger, élastique, très-recherché et d’un prix considérable. Quoique cet oiseau soit sauvage il seroit facile de l’apprivoiser. Il est très commun en Norvège. On m’a dit, lorsque je voyageois dans ce pays, qu’il venoit faire son nid sous les escaliers des habitations. Les paysans enlèvent de ces nids l’édredon que la femelle s’arrache pour reposer plus mollement ses petits. La naturalisation de cet oiseau seroit facile ; et les bénéfices qu’il donneroit lui feroient sans doute accorder la préférence sur les oies et les canards.

XXVIII. L’Outarde qui vit dans des pays d’une température très-opposée, s’apprivoiseroit sans doute, si l’on prenoit les soins nécessaires pour cela. Plus timide, mais moins farouche que les oies et les canards sauvages, elle pourroit être réduite à l’état de domesticité ainsi que l’ont été ces deux oiseaux. Sa chair est préférable à la leur, et ses pennes sont aussi bonnes pour écrire que celles de l’oie : il est étonnant qu’on n’ait pas encore tenté en France de s’approprier un oiseau aussi beau et aussi utile.

XXIX. L’Oie de Guinée qui se trouve dans plusieurs parties