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Tous ces fusains, de même taille que le fusain des haies, se multiplient par leurs graines, par couchage, et par greffes sur le fusain commun ;

Fusain galeux, (Evonimus verrucosus,) dont les rameaux resserrés en buisson fort épais, sont garnis de points verruqueux, bruns et élevés, et dont les fleurs sont presque noires. Ce dernier se multiplie aussi par graines, par couchage et par sa greffe sur le fusain commun.


FUSIL. Voyez l’article Chasse. (S.)


FUSTET, ou BOIS JAUNE (Rhus cotinus,) arbrisseau de douze a quinze pieds de hauteur, faisant partie des térébinthacées, classe XIV, ordre XII. Juss.

Fleurs, petites, blanchâtres, odorantes, nombreuses en panicules, composées de beaucoup de pédoncules filiformes, capillaires.

Feuilles, simples, ovales, arrondies, glabres, odorantes.

Fruits. Une petite baie a noyau monosperme, de forme aplatie.

Lieux. L’Italie, l’Espagne.

Port, rameaux tortueux, de douze à quinze pieds de hauteur.

Culture. On le multiplie par couchage et par les semences qui se font en avril et mai, en pleine terre au levant, dans la terre du sol, mêlée d’un huitième de terre de bruyère ; mais la présence de cette dernière n’est pas indispensable. Le jeune plant est repiqué, la première ou la deuxième année, dans le lieu qu’on lui a destiné pour en faire ornement ou pour en extraire de la teinture jaune ; c’est un des plus beaux arbres d’ornement, et des plus agréables.

Usages économiques. Toutes les parties de la plante fournissent un principe colorant jaune.

Le fustet a été placé de tout temps parmi les substances colorantes peu solides ; et les règlemens de Colbert, sur la teinture, défendoient expressément aux teinturiers du grand teint de s’en servir, et même de l’avoir dans leurs ateliers. Aussi ne devons-nous pas être étonnés de voir cette substance, si riche en principes colorans, abandonnée en quelque sorte, parce qu’on n’avoit pas même le droit de L’incorporer avec d’autres substances. Je me suis assuré que l’on peut obtenir du fustet, sur la laine, une belle couleur d’or, bien nourrie, qui résiste encore quelque temps au concours de l’air et du soleil, et qui, mélangée avec la garance et le bois jaune, peut fournir des dorés extrêmement solides.

Dambourney, à qui l’on est redevable de recherches très-importantes sur les teintures de nos végétaux indigènes, en parlant du peu de solidité du fustet, convient cependant qu’on peut le fixer par les dissolutions de bismuth, et sur-tout par son mélange avec l’écorce de bouleau.