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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/119

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le prix, ainsi que les noms et les demeures du vendeur et de l’acheteur.

» L’acheteur pourroit intenter l’action en rédhibition, quoiqu’il n’eût pas déposé le prix, ni fait la déclaration des animaux.

» Le vendeur encourroit de plus la peine de l’amende, s’il vendoit, même dans des lieux particuliers, ou exposoit en vente dans les marchés publics, des animaux attaqués, ou seulement suspects de maladies contagieuses graves.

» Il seroit défendu de présenter aux marchés aucun animal méchant, de quelque espèce que ce soit, sous peine de cinquante francs d’amende. En outre, tout animal qui auroit blessé ou tué un autre animal, ou un homme, seroit tué sur-le-champ, sans préjudice des dommages dus à la partie qui auroit souffert, ou à ses ayant-cause.

» Dans toute affaire pour la rédhibition d’animaux, lorsque les frais égaleroient le prix de la vente, le tribunal seroit tenu d’arrêter la procédure ; et si l’enquête ne l’avoit pas éclairé assez pour donner son jugement, il ordonneroit que l’animal, ou les animaux qui sont l’objet de la question, soient vendus à l’enchère, et que les pertes et les frais fussent supportés également par les parties. »

De quelques défauts que la loi ne doit pas comprendre dans la garantie. Il est des cas que nous ne comprenons pas au nombre des défauts qui doivent jouir de la garantie, parce qu’ils sont trop rares ou trop sujets à varier, ou enfin parce qu’il faudroit un trop long délai pour les constater.

Tels seroient les claudications rhumatismales, l’incontinence d’urine ou de sperme ; dans les femelles, l’avortement habituel, le renversement habituel de la matrice ; la stérilité dans des animaux achetés pour la génération, etc.

On a vu aussi des défauts de conformation assez graves, qu’on ne peut appercevoir que par l’usage, mais qui sont si rares, et qui peuvent être si différens, que nous n’avons pas cru devoir en faire mention particulièrement.

Moyen de reconnaître les maladies qui entrent dans la garantie telle qu’elle est. Le charbon, la rage, le claveau, sont rédhibitoires comme maladies contagieuses. (Voyez ces mots.) Le farcin et la morve sont aussi réputés maladies contagieuses (Voyez Farcin.)

La morve, dans son état complet de développement, a pour caractères, 1°. un flux particulier par l’un des naseaux, ou par les deux ensemble ; 2°. un engorgement des glandes de la ganache sans la participation des tissus voisins ; 3°. des ulcères nommés chancres à la membrane du nez.

Si un cheval a quelqu’un de ces symptômes, sans les réunir tous les trois, il n’est considéré, aux yeux de la police, que comme suspect de morve ; et cependant il est dans le cas de la rédhibition, en vertu de l’arrêt du Conseil d’état, du 26 juillet 1784, article 7.

Courbature. Le vulgaire entend par cette expression une affection vague commençante, et particulièrement un embarras des organes musculaires, des organes respiratoires ou digestifs.

On a restreint l’acception de la courbature rédhibitoire à ce qu’on appelle la courbature ancienne ou chronique, qui consiste dans des indurations aux poumons, l’hydropisie sur-tout dans la poitrine.

Cette affection est le plus souvent la suite de la Péripneumonie, de l’Avortement. (Voy. ces mots.)

Le cheval étant bien reposé, s’il a moins de dix expirations, ou plus de vingt-cinq par minute, si l’animal est maigre ou bouffi, s’il a la tête lourde, s’il a la peau sèche, le poil terne, la peau adhérente aux os ; si les crins s’arrachent facilement, s’il marche avec raideur, s’il sue spontanément, ou à cause d’un exercice très-léger, la coïncidence de ces symptômes doit faire juger la courbature.

Pour les autres cas rédhibitoires, Voyez Cornage, Sifflage, Épilepsie ou Mal caduc ; Fluxion périodique, Immobilité, Ladrerie, Pommelière, Tournis, etc.

(Ch. et Fr.)


GEAI, (Connis glandarius Lin.) oiseau du genre des Corbeaux. (Voyez ce mot, pour les caractères génériques) Ceux de l’espèce consistent principalement dans la forme du bec qui est tout à fait droit, et dont les mandibules sont d’une égale longueur.

Si le geai n’avoit pas le bec épais et la tête grosse en proportion du volume de son corps, ce qui lui donne une physionomie dure et grossière, il seroit un des plus beaux oiseaux de nos pays. Le gris cendré et vineux de la plus grande partie de son plumage doux et soyeux est agréablement relevé par le toupet de petites plumes noires, cendrées, bleuâtres et blanches, qui lui couvre le front, et sur-tout par