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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/129

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vraiment critique se déclare, soit même après que le cheval est adulte, par l’effet des saignées printanières, de précaution, pratiquées indiscrètement, etc. (Voyez Saignée.)

Voyez, à l’article Fluxion périodique, le développement de l’influence de ces causes. Lorsque quelques unes viennent à agir d’une manière extraordinaire et générale, qu’il existe, par exemple, des débordemens de rivières, des submersions de prairies, il se déclare des gourmes épizootiques de diverses natures.

Les lieux où la température est toujours humide, toujours froide, sont moins redoutables, pour la gourme, que ceux où il se passe des changemens fréquens, et principalement subits, des influences opposées.

Les causes que détermine cette gourme, la modifient encore, ainsi que nous l’avons observé ; elles font changer la maladie de nature, lui donnent des complications analogues, et la font dégénérer dans les eaux aux jambes, avec poireaux, crapauds ; en larcin, en fluxion aux yeux, en morve, en foiblesse de digestion, en coliques périodiques.

Par la raison contraire, les chevaux des pays septentrionaux, qu’on mène dans des pays d’une latitude plus méridionale, par exemple du Poitou, de l’Auvergne en Espagne, acquièrent une disposition qui les débarrasse, qui les met dans le cas de prendre par degrés une santé plus robuste.

Traitement. Il faut avoir recours, dans cette maladie, à tous moyens qui excitent et soutiennent les forces, qui soient capables de favoriser l’action de la peau, et sur-tout de prévenir la résolution, puisque la seule issue avantageuse est la suppuration.

Par conséquent, fa saignée dont on fait toujours, et par-tout, un si fréquent usage, doit être proscrite.

On donnera des breuvages composés d’infusion de partie égale de sauge et de fleurs de sureau, dans chaque pinte de laquelle on ajoutera une once d’oximel simple, autant d’huile empyreumatique distillée, et d’extrait de genièvre : on en fera prendre trois ou quatre par jour. La tuméfaction des glandes de dessous la ganache exige des onctions d’onguent suppuratif : telles que l’onguent basilicum, ou même de l’onguent vésicatoire, l’application d’une peau de mouton sous la ganache, la laine tournée du côté de la tuméfaction.

Lorsque les forces de la nature ne sont pas trop affoiblies, on voit naître l’inflammation ; le pouls se ranime, la chaleur de la bouche acquiert de l’intensité ; la tuméfaction de la ganache s’isole, se soulève dans le centre, et l’abcès se forme peu de jours après.

Les choses parvenues dans cet état, on se conforme à tout ce qui est prescrit pour la gourme précédente. Cependant il faut prendre garde au genre d’abcès qui s’est formé. Si le foyer a peu d’étendue, si l’on n’en voit pas s’opérer la fonte des parties environnantes, il faudra cautériser les tumeurs avec des raies de cautère actuel ; ouvrir l’abcès dont il s’agit, avec le bouton de feu, et laisser séjourner ce bouton dans le foyer assez de temps pour solliciter de l’inflammation dans toutes les parties tuméfiées. On doit avoir attention d’entretenir la suppuration de cet ulcère, jusqu’à ce que les tuméfactions soient entièrement disparues.

Lorsque les parotides sont tuméfiées, on doit tirer la conséquence que la membrane interne des poches est dans un état catarrheux dont il est essentiel d’opérer la résolution. Pour cet effet, il faut avoir recours aux vésicatoires qu’on applique dans toute l’étendue de la tuméfaction ; on réitère cette application deux et même trois fois, jusqu’à entière et complète résolution. Si la parotide n’est que soulevée et non tuméfiée, ce qui cependant rend la respiration difficile, c’est qu’il existe un dépôt dans la poche gutturale ; on le traitera aussi par l’hyovertébrotomie ; et, s’il y a danger de suffocation, par la trachéotomie.

Quant aux engorgemens qui arrivent sous le ventre ou aux extrémités, on fera dissiper la sérosité qui infiltre le tissu par le moyen d’une suffisante quantité de coups de flamme que l’on distribue à deux ou trois travers de doigt les uns des autres. (Voyez Hydropisie.)

Ces scarifications faites, on fomente les parties tuméfiées avec des infusions de plantes aromatiques, que l’on rend par la suite plus actives, en y ajoutant de l’eau-de-vie ; on continue ces lotions et ces fomentations jusqu’à ce que la résolution soit complète ; on fait exécuter de plus la promenade, pour donner de l’action à la circulation.

Gourme avec spasme. Les symptômes qui l’annoncent sont la roideur des membres, la tension des muscles abdominaux, sur-tout le long du flanc, le défaut de liberté des mâchoires, l’espèce d’inflexibilité de l’épine dorsale, de l’encolure, le bruit que font entendre les articulations lorsque l’animal marche, les