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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/295

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la marche de la liqueur ascendante ou descendante indique les variations que l’air éprouve dans sa condensation et sa raréfaction. L’observation de l’hygromètre devoit leur faire connoître l’état de sécheresse et d’humidité de l’atmosphère, et l’inspection du cours des nuages ou d’une bonne girouette leur apprenoit à s’assurer de la direction du vent, pronostic le plus certain, et préférable à celui du baromètre, pour prévoir les changemens prochains de température.

M. Duhamel savoit très-bien que l’observation assidue de ces différens instrumens ne pouvoit pas s’accorder avec les travaux des cultivateurs ; aussi prit-il cette tâche sur lui, et il l’a remplie pendant plus de quarante ans. Il fit plus, et pour prêcher d’exemple, il tint pendant le même temps un registre exact de l’état des végétaux, relativement à la température, et il en publioit tous les ans les résultats, soit dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, soit dans un ouvrage relatif à la culture des terres, et qui étoit le journal exact de ses travaux, de ses expériences en agriculture, de ses observations et de ses réflexions.

Le plan d’observations botanico-météorologiques que je vais donner est calqué sur celui que M. Duhamel suivoit lui-même. On trouvera les résultats généraux de toutes les observations de ce genre dans mon Traite de Météorologie, publié en 1774, et dans un Mémoire que j’envoyai, en 1775, à la Société royale des Sciences de Montpellier, qui partagea, avec celui de M. Toaldo, le prix proposé par cette Société, et dont le sujet étoit l’application de la météorologie à l’agriculture. On peut consulter aussi la Météorologie des cultivateurs, volume in-12, publié en 1798, par M. Dumont-Courset. L’Année rurale, ou le Calendrier des cultivateurs, année 1788 ; l’Almanach météorologique de M. Senebier, de Genève ; Assemblées publiques de la Société royale des Sciences de Montpellier, année 1772, page 55, où l’on trouvera un plan d’observations appliquées à l’agriculture, par M. Mourgue, etc.

Plan D’observations Botanico-Météorologiques.

I. Terres. On indiquera les effets de la gelée, des pluies, de la sécheresse sur les terres, selon leurs différentes natures, c’est-à-dire selon qu’elles sont plus ou moins mélangées de terre franche, d’argile ou de glaise, de sable, de marne, de craie, de tourbe, etc. On notera aussi les températures qui ont concouru avec les différens labours qu’on a donnés à ces terres.

II. Froment et seigle. Quelles ont été les circonstances de la température froide ou chaude, sèche, humide ou pluvieuse, les vents dominans, à l’époque des semailles et pendant l’hiver.

Quelle a été la température générale de chaque mois du printemps, celle qui a concouru avec les époques du développement des tuyaux et des épis ; époques que l’on notera, ainsi que celles des brouillards, et les effets qu’ils ont produits sur les grains.

Quels ont été et la température générale et les vents dominans de chaque mois de l’été, celle qui a concouru avec la floraison des grains et avec leur récolte. On en marquera les époques ; on parlera de leur produit et de leurs qualités.

III. Orge, avoine, et autres grains connus sous le nom de Mars. Quelle a été la température correspondante a l’époque de leurs semailles, à celle de la levée de ces grains, du développement des épis, de la fleur et de la récolte. Chaque espèce de grains cul-