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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/471

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TRIANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Brome, Bromus, giganteus[1] 2 1 1 2 1 v ombrose, madide.
Brome—— pinnatus 1 1 1 1 v ombrose.
Avoine, Avena elatior[2] 2 1 1 2 2 v prairéale, champêtre.
Avoine—— sativa[3] 2 1 2 2 2 a champêtre.
Avoine—— nuda[4] 2 1 2 2 1 a champêtre.
Avoine—— fatua[5] 2 1 i 2 i a champêtre.
Avoine—— flavescens 1 1 1 1 1 v prairéale, calcariée.
Avoine—— pratense 2 1 1 1 i v calcariée, météorée.
Roseau, Arundo phragmites[6] 1 1 0 1 1 v palustre, riveraine.
Roseau—— calamagrostis[7] ? ? 0 ? v marécageuse.
Ivroie, Lolium temulentum[8] ? 0 0 0 a hortolane.
Ivroie—— perenne[9] 1 1 2 2 a pacagère, aride.
Elyme, Elymus arenarius 1 i 0 2 1 v arénale, maritime
Elyme—— sibiricus 2 1 v
Orge, Hordeum vulgare[10] 2 2 2 2 1 a champêtre.
Orge—— murinum[11] i 1 1 1 a arescente, pacagère.
Froment, Triticum æstivum[12] 2 2 2 2 1 a champêtre.
Froment—— repens[13] 2 1 2 2 1 v champêtre, pacagère.
Seigle, Secale cereale[14] 2 2 2 2 1 a champêtre, sablonneuse.
TÉTRANDRIE.
Scabieuse, Scabiosa arvensis ? 1 1 ? v pacagère, champêtre.
Scabieuse—— columbaria ? 1 1 1 v pacagère, aride.
  1. C’est celle, de toutes les espèces de brome, qui mérite le plus d’être cultivée.
  2. Les feuilles de sa tige sont tendres, et ont une saveur douce et agréable aux bestiaux. Ce qui la rend en outre recommandable, c’est qu’elle pousse de bonne heure ou printemps, qu’elle se propage facilement, et qu’elle produit beaucoup. Elle est difficile à détruire dans les champs cultivés.
  3. L’avoine cultivée est donnée en vert aux bestiaux, soit toute seule, soit mélangée avec des vesces, des pois, etc.
  4. L’avoine nue est aussi bonne pour les bestiaux que celle que l’on cultive communément.
  5. Cette espère se propage facilement ; et elle nuit beaucoup aux champs ensemencés : c’est pour cette raison qu’on doit l’extirper, au lieu de chercher à la propager.
  6. On coupe cette espèce de roseau pour la donner en vert aux vaches : on prétend qu’elle augmente beaucoup la quantité du lait, et que le fromage et le beurre qui en proviennent sont d’une excellente qualité. Elle nuit aux vaches qui en mangent avant l’époque où elles doivent mettre bas.
  7. Les animaux ne le mangent que lorsqu’ils sont pressés par la faim, et il leur donne la diarrhée et la dyssenterie.
  8. Ses semences sont vénéneuses pour les chevaux, les vaches, les cochons, les chiens, et même pour les oiseaux de basse-cour.
  9. Ce fourrage a trop de dureté lorsqu’il n’a pas été coupé de bonne heure ; il occasionne même, dans ce cas, des flatuosités aux animaux : c’est pour obvier en partir à cet inconvénient, que quelques agriculteurs le mélangent avec du trèfle, ou d’autres fourrages de bonne qualité. Le lolium perenne est une excellente plante pour former des pâturages ; il donne une nourriture très-substantielle aux moutons. Il croit parmi les cailloux qui couvrent les plaines de la Crau, dans le département des Bouches-du-Rhône, et alimente presqu’exclusivement les nombreux troupeaux qui hivernent dans cette contrée.
  10. L’orge cultivée, étant coupée en vert, donne un excellent fourrage pour les bestiaux ; il les nourrit, et les rafraîchit. Son grain pourroit être substitué avec avantage à celui de l’avoine, ainsi que cela se pratique en Espagne, et dans d’autres pays méridionaux.
  11. Les barbes de ses épis sont formées par des filamens crochus, qui s’arrêtent sous la langue et dans le gosier des bestiaux, et qui détériorent la qualité des fourrages.
  12. Le froment peut aussi servir de fourrage vert. On a l’usage, dans plusieurs endroits, de conduire les bêtes à laine sur les champs ensemencés de froment, lorsqu’il gèle, ou que le terrain est assez sec et assez terme pour que le piétinement des moutons ne fasse aucun trou, et que ces animaux ne puissent déraciner le blé : cette méthode est bonne à suivre.
  13. Les cochons et les chevaux mangent ses racines. On les vend à Madrid et à Naples pour servir d’aliment à ces derniers animaux. On les lave bien avant de les leur présenter.
  14. Le seigle donne un fourrage vert qui ne le cède en rien aux deux précédens.