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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/497

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pour les semis de graines de gazons dans les jardins d’agrément.

Enfin, le rouleau en fonte est en usage dans les jardins paysagistes, pour affermir le sol dans lequel on a fait des semis de gazons superflus, etc. La pesanteur de celui-ci étant le quadruple de celui en pierre, qui pèse trois fois plus que celui en bois, nivelle le sol, l’affermit et rend le gazon d’une finesse extrême.

Aux pieds. Dans les jardins légumiers, après avoir hersé à la fourche ou au râteau les semis nouvellement faits, au lieu de se servir des rouleaux, on les plombe en les piétinant.

Le cultivateur, les deux pieds rapprochés l’un de l’autre, et ne les faisant agir que l’un après l’autre dans la longueur de leur étendue, les mains derrière le dos, parcourt la planche dans sa longueur en allant et venant, et ne laissant pas un espace sans l’affermir de tout le poids de son corps. Il foule la terre en proportion que l’exige la réussite de la graine qu’il a semée ; il en est, telles que celle de la raiponse (campanula rapunculus L.) qui viennent d’autant mieux, que la terre qui les recouvre a été foulée davantage. D’autres, au contraire, qui n’exigent qu’un foible degré de pression, telles que les arroches, les épinards, l’ognon des cuisines, etc. Il passe légèrement sur les planches qui renferment les semences de celles-ci.

Dans les jardins fleuristes, on emploie le même procédé pour les semis de fleurs, en les proportionnant à la nature des terrains et à celle des graines.

À la main. Le plombage à la main ne se pratique guères que dans les jardins des cultivateurs de plantes étrangères, et dans ceux de botanique. Il est plus spécialement affecté aux semis qui se font dans les rigoles ou rayons en pleine terre, dans des proportions très-circonscrites et plus souvent encore pour les semis dans des caisses, terrines ou pots.

Après avoir recouvert la graine de l’épaisseur de terre et de l’espèce qui convient à sa nature, le jardinier l’étend également sur toute la surface de la rigole ou du vase qui la renferme ; ensuite il la plombe avec le dos de la main, qu’il appesantit suivant l’exigence des besoins. (Thouin.)


PLUMES. Ce n’est pas seulement pour leur chair, leur graisse et leurs œufs c’est encore pour leurs plumes qu’on fait la chasse aux oiseaux et qu’ils sont élevés dans les basses-cours ; mais ces plumes que la nature leur a données pour les vêtir et en former aussi le principal instrument du vol, ont différentes destinations plus ou moins utiles à la société.

Les unes, remarquables par leur mollesse et leur jeu, par la beauté des filets qui composent leurs barbes, servent à ombrager le casque des guerriers, à orner la chevelure des femmes, à former ces tresses, ces panaches élégans dont les plus riches ameublemens sont surmontés.

Les autres, recherchées à cause de la longueur et de la solidité de leurs tuyaux, et de la facilité de les tailler à son gré pour écrire, deviennent les interprètes de nos pensées ; elles remplacent avantageusement, chez les Européens, le roseau que les Arabes emploient, et le style avec lequel les anciens gravoient sur leurs tablettes.

Il y a enfin des plumes propres à remplir ces coussins sur lesquels, fatigués des travaux du jour, nous nous reposons pendant la nuit ; c’est parmi ces dernières plumes que la mollesse elle-même en a choisi une espèce d’une finesse, d’une légèreté, d’une élasticité particulière, pour en former le lit sur lequel elle savoure les douceurs du sommeil.