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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/515

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stances propres à opérer la coagulation du lait : mais la véritable cause de ce phénomène, pour l’explication de laquelle on a tant hasardé de conjectures, est encore à découvrir. (Parm.)


PTELEA À TROIS FEUILLES. (Ptelea trifoliata.) Orme à trois feuilles, arbrisseau de la famille des térébenthinacées.

Fleurs, d’un blanc tirant sur le vert, nombreuses, disposées en larges bouquets axillaires.

Fruit, capsule comprimée, membraneuse, avec un large bord, un peu renflée à son centre, à deux loges et à deux semences oblongues, qui imitent celles de l’orme.

Feuilles, portées sur de longs pétioles, à trois folioles ovales assez grandes, lancéolées, glabres, d’un vert pâle en dessous.

Port, arbrisseau de douze pieds de hauteur, branches étalées : les feuilles étant d’un très-beau vert et nombreuses, lui donnent un très-beau coup d’œil, et le placent au rang des arbrisseaux de bosquets.

Lieu. La Caroline.

Usages économiques. On emploie les fruits avec succès pour la fabrication de la bière, en place de houblon, à cause de leur saveur amère. Des expériences faites en Alsace, et consignées dans les Mémoires de la Société d’Agriculture du Bas-Rhin, démontrent que cette bière est très-saine.

Culture. Le ptelea se multiplie par ses semences qu’on sème dès qu’elles sont mûres, c’est-à-dire en automne. Le plant se transplante à la deuxième année dans tous les sols, et, après trois à quatre années de plantation, on commence à obtenir des fruits, que cet arbre fournit en grande quantité.

Lorsqu’on ne peut semer en automne, on sème au printemps ; alors il faut semer à l’ombre, arroser souvent avant et après la levée des graines. (Tollard aîné.)


PUTOIS, (Mustela putorius Lin.) quadrupède fort ressemblant à la Fouine. (Voyez ce mot.) On ne le distingue de la fouine que par sa queue plus courte, son nez plus pointu, son poil plus épais et plus noir, et par la teinte blanche répandue sur son front et son museau. Ces dissemblances, peu sensibles à l’extérieur, sont accompagnées d’une propriété très-remarquable ; c’est l’odeur fétide que le putois exhale, au lieu que celle de la fouine n’est point désagréable.

Plus glouton et plus agile que la fouine, le putois est un dangereux commensal dans les habitations champêtres où il se retire en hiver, et qu’il vient visiter en brigand pendant l’été. Les basses-cours se dépeuplent bientôt, s’il peut s’y glisser, et il étend ses ravages jusque dans les ruches, qu’il attaque pour manger le miel dont il est fort avide. Dans les champs, il fait une guerre continuelle aux lapins, dont il est naturellement l’ennemi mortel, comme le furet ; il dévore aussi le gibier et les petits oiseaux ; sa voracité, qui le porte sans cesse au carnage, fait quelquefois de cet animal redouté un animal utile, lorsqu’il se jette sur les taupes, les rats et les mulots, dont il diminue le nombre ; mais les dégâts qu’il occasionne l’emportent de beaucoup sur le bien qu’il fait ; aussi est-il généralement haï, repoussé, proscrit.

On dresse des pièges, tels que le quatre de chiffre, le traquenard, l’arbalète, etc. ; on y place une volaille, un œuf, un morceau d’agneau, dont les cris ou l’odeur allèchent les putois, et les entraînent vers des instrumens où une mort certaine est préparée sous les dehors d’une pâture de choix.

« Il y a des gens ; (disent plusieurs auteurs, et particulièrement celui de la Chasse au fusil, et je cite leurs expressions, parce que je n’ai jamais rencontré de ces gens-là) il y a des gens qui font métier de chasser les fouines et les pu-