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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/517

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bre. Mais si un oiseau vient à sauter sur la traverse ou marchette, cette impulsion suffit, pour l’ordinaire, pour dégager les coins des coches qui les retiennent, et tout s’échappe ; le piège soutenu retombe sur le gibier. Il y a des marchettes dont l’extrémité est attachée avec une corde aux pièges mêmes qu’elles tendent, comme dans les trébuchets appelés tombereaux, qu’on tend pour les perdrix, et celles-là sont toutes droites, comme la traverse ; (fig. 3) d’autres restent en l’air et isolées du piège, et on donne à celles-ci la forme des fig. 5 et 6. Les petits bâtons qui traversent la première, les rameaux naturels de la branche dont l’autre est formée, et qui présente aux oiseaux une disposition qui leur est plus familière, sont comme autant de juchoirs qui donnent envie aux oiseaux, attirés autour de la marchette par du grain, de se percher et poser dessus. Voyez Trébuchet. (S.)



R A C


RACINES. Leurs différentes formes, leur organisation et les fonctions qu’elles ont à remplir dans l’économie végétale, sont développées avec clarté dans le Cours complet d’Agriculture ; mais, indépendamment des usages des racines comme parties essentielles à la nutrition des plantes, et pour les fixer au sol qui les a vu naître, elles servent encore à la subsistance des hommes et des animaux : c’est sous ce dernier point de vue que nous devons les considérer.

Les racines potagères, dont nous connoissons aujourd’hui un assez grand nombre de variétés, n’étoient cultivées autrefois que dans les jardins ; à peine s’en trouvoit-il quelques carrés dans les plus vastes enclos ; mais, dès qu’on en eut apprécié les avantages pour la nourriture des bestiaux, on destina à leur culture des terrains d’une plus grande étendue, on les sema donc en plein champ ; et il est prouvé maintenant qu’elles y viennent aussi parfaitement, lorqu’on leur donne les mêmes façons, un fonds qui leur est propre, et qu’on espace suffisamment les pieds entr’eux. J’ajouterai, sans craindre d’être démenti, que, toutes circonstances égales d’ailleurs, plusieurs sont d’un goût supérieur, à cause du fumier qu’on y emploie en moindre quantité ; car on sait que la partie des plantes dont l’odeur et la saveur se ressentent davantage de la nature du sol et des engrais, ce sont les racines qui, provenant des jardins, ont à la vérité, plus d’embonpoint que celles des champs, mais en revanche moins de qualité.

On a cherché à révoquer en doute la bonté des racines, relativement à la qualité alimentaire ; mais, si elles sont moins nutritives que les semences, il est impossible de leur refuser d’être plus substantielles que les fruits ; la plupart renferment les principes qui constituent les autres parties des végétaux ; et, si elles ont passé, dans l’esprit de quelques physiologistes, pour fournir la nourriture la plus grossière, ce n’est point que l’aliment s’y trouve plus atténué et moins élaboré que dans les graines farineuses,