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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/531

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E, Lames de fer trempé, ayant un tranchant aiguisé comme celui des planes, fixées des deux bouts sur les tourtes à une distance suffisante seulement au passage des racines coupées en rouelles de trois lignes environ d’épaisseur.

F, Bascule ouverte au moyen des pivots tournants.

G, Porte du cylindre, ayant deux lames rivées sur deux petites traverses de fer, et deux pivots ronds à chaque bout, ce qui facilite son mouvement, de manière qu’elle s’ouvre et se ferme à chaque tour que fait le cylindre : la fréquence de ces mouvemens nécessite qu’elle soit de fer.

Fig. 7. Moulin vu de face, dans l’enfoncement de son bâtis.

A, Cylindre.

BB, Trémie.

C, Porte de face ouverte.

P, Manivelle pour tourner le cylindre.


Cette machine vient d’être perfectionnée et exécutée au Conservatoire des arts et métiers, à l’ancienne abbaye St-Martin.

Elle consiste essentiellement dans quatre lames d’acier, tranchantes par un de leurs bords, placées à la circonférence d’un cylindre, dont un des bouts est creux, et que l’on fixe par l’autre à l’extrémité à un arbre en fer, comme un mandrin sur le nez de l’arbre d’un tour.

Le tranchant de chaque lame, ou couteau d’acier dont le cylindre est armé, est tourné du même côté. Les surfaces du cylindre qui séparent les lames rentrent graduellement vers le centre, à partir du dos de chaque couteau, de manière que près du tranchant elles laissent un espace, entr’elles et la lame, d’environ douze millimètres ; cet espace, qu’on pourroit en quelque sorte comparer à la lumière d’un rabot, pénètre dans le creux du cylindre, d’où il résulte qu’en faisant tourner le cylindre dans le sens qui convient, les carottes, ou autres racines que contient une trémie placée au dessus, sont coupées par tranches qui entrent dans le creux du cylindre, d’où elles sortent ensuite et tombent dans la mangeoire qui se trouve devant la machine. Nous observerons seulement qu’il est nécessaire de placer, sur le bâtis, une boîte à couvercle, dans laquelle on renferme les lames à tranchant, lorsqu’on ne fait pas usage de la machine, afin de les préserver de la rouille et prévenir tout accident.

(Parm.)


RAFLE, RAVE ou FEU D’HERBE. La rafle ou feu d’herbe est une maladie éruptive à laquelle les bêtes bovines sont sujettes.

Elle consiste dans une éruption de pustules qui s’abcédant, qui s’ouvrent et qui se dessèchent, sans être accompagnées de prurit.

La maladie est annoncée par un embarras pléthorique que l’on reconnoît à l’engorgement des veines superficielles, à la pesanteur de la tête, à la rougeur de la conjonctive, à l’augmentation de la température de la bouche, à celle de l’air expiré ; à la chaleur des cornes et de la peau dans toute son étendue, à l’accélération et à la dureté du pouls, au mouvement accéléré des flancs, à la difficulté de respirer, au dégoût, à la tristesse, au défaut des mouvemens des membres, à la suppression du lait, à la cessation de la rumination, à la perte de l’appétit, à l’engorgement dur et douloureux des mamelles et des trayons, aux mugissemens et à l’anxiété.

L’éruption s’effectue le quatrième ou le cinquième jour ; elle occupe ordinairement la face interne des membres postérieurs, à compter du pied jusqu’au haut de l’extrémité, et elle s’étend sur les mamelles, sous le ventre ; quelquefois elle existe aux quatre membres seu-