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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/576

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lent, lorsqu’ils remuent les feuilles pour trouver les fruits sauvages qu’elles couvrent.

C’est ordinairement au mois de décembre que les sangliers entrent en rut, et il dure pendant tout le mois. Les mâles courent sans cesse à la suite des femelles, et se livrent de terribles combats. La laie porte quatre mois et quelques jours, et elle met bas, dans les plus grands forts, de trois, à huit ou neuf marcassins, qu’elle allaite durant trois ou quatre mois.

Chasse du sanglier. La chasse la plus ordinaire, est celle qui se fait avec des chiens courans, et que l’on trouvera à l’article Vénerie.

Lorsqu’en faisant le tour d’une portion de bois, un chasseur s’est assuré qu’un sanglier y est entré, et n’en est pas sorti, il peut espérer de le tuer. Pour y parvenir, il doit provisoirement se munir d’une de ces clochettes que les bergers attachent au col des bestiaux paissans dans les bois ; il la met à sa jambe, puis il s’avance doucement et baissé. Les traces le guident sûrement, surtout si c’est en temps de neige, et le son de la clochette, auquel les bêtes sauvages sont accoutumées, empêche que le bruit de sa marche à travers le bois, ne soit entendu par celle qu’il cherche à atteindre. Il arrive ainsi jusqu’à la bauge du sanglier, et le tire à son aise.

Si, pendant l’hiver, saison de jeûne pour les sangliers, on répand des pois dans les endroits que ces animaux fréquentent, et si l’on s’aperçoit que cet appât les a attirés, on les y surprendra quelques jours après, en se tenant caché à quelque distance.

L’affût est encore un moyen de tuer les sangliers, soit en été, près des mares et flaques d’eau, où ils vont se rafraîchir, soit en toute saison, près des lieux où l’on a reconnu qu’ils faisoient leurs mangeures ; mais cette espèce de chasse n’a de succès qu’à force de précautions ; le sanglier étant très-défiant et très-rusé, il est très-difficile de le surprendre et de le faire tomber dans les pièges qu’on lui tend. (S.)


SANGSUE, (Pêche.) Les sangsues offrent aux pêcheurs un excellent appât pour attirer et prendre plusieurs espèces de poissons, principalement les barbeaux. Afin d’avoir en tous temps des sangsues prêtes pour cet usage, on eu ramasse une quantité que l’on fait sécher ; quand on veut s’en servir, on les trempe ans l’eau pour les faire revenir. (S.)


SANSONNET. Voy. Étourneau. (S.)


SARCELLE. La chasse des sarcelles est la même que celle des Canards. (S.)


SAULE, (Addition à l’article Saule, de Rozier.) Dans la disette de bois qui afflige la France, il ne faut négliger aucuns moyens d’augmenter cette denrée de première nécessité.

Rozier n’a considéré le saule que sous le rapport des échalas économiques qu’il procure aux pays de vignobles, et sous ce point de vue, sa culture sembleroit bornée à ces localités. La rapidité de sa végétation, et particulièrement de celle du saule blanc, nous a fait concevoir la probabilité de le faire contribuer à la restauration des forêts, en offrant en peu de temps aux propriétaires peu aisés, aux fermiers et aux petits cultivateurs, un chauffage abondant et économique, qu’ils ne seroient plus obligés de prendre dans les pleins bois.

En effet, lorsqu’on étête le saule, ce qui est absolument nécessaire pour le rendre susceptible du plus grand produit, ses branches acquièrent souvent, en quatre et cinq ans, une longueur de vingt-cinq pieds. Nous avons calculé ses produits, à cet âge, et nous avons trouve que deux cents têtes de saule bien conduites, peuvent fournir annuellement le chauffage d’un petit ménage, et quatre cents, celui d’une moyenne ferme.