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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/65

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chets qui terminent le plus petit demi-cercle, dans la corde double, tendue d’une extrémité à l’autre du plus grand, et faisant faire à ce plus petit demi-cercle un certain nombre de tours ou de révolutions complètes, il opère dans la corde sur laquelle il roule une tension pareille à celle par laquelle on bande une scie. Alors, si on étend à plat ces deux demi-cercles, et qu’on relève en l’air le plus petit comme pour le replier sur le plus grand, on conçoit qu’il ne restera pas dans cette position, mais que, par le fait de l’entortillement de la corde sur elle-même, il sera ramené avec prestesse contre terre dans cette position ; les deux demi-cercles se touchant à peu près par leurs extrémités, présentent grossièrement la figure d’un O composé de deux parties, l’une un peu plus étroite que l’autre, et séparé en deux à son milieu par une corde. Dans cet état, on attache sur les bords des demi-cercles un filet lâche qui s’étend sur tous deux, et sous lequel se trouvent pris les oiseaux, lorsque le plus petit demi-cercle est levé et tendu. Pour exécuter cette dernière tension, qui complète tout le mécanisme du piège, on commence par fixer solidement le plus grand demi-cercle sur terre à l’endroit que l’on aura choisi, avec un ou deux piquets à crochet. On arrête aussi contre terre la corde diamétrale dont je viens de parler plus haut, en passant entre ses deux branches un long clou ou piquet à tête. L’objet de ces précautions est d’empêcher la machine de sauter et bondir par le contre-coup, qu’elle reçoit lors de la chute du demi-cercle battant. On peut adapter plusieurs détentes à ce demi-cercle pour le tenir élevé, jusqu’à ce qu’un oiseau vienne le faire tomber ; on peut très facilement y adapter un quatre de chiffre ordinaire. On se sert aussi d’une détente formée de deux petits bâtons réunis ensemble, et attachés l’un sur l’autre à demeure, de manière à former une sorte de T, la branche descendante étant inclinée par rapport à la supérieure. Celle-ci, grosse comme le petit doigt, est entaillée en dessus de deux coches, une à chaque bout, et dont les mentonnets, ou la partie mordante, se regardent. On place une des coches sous le plus petit demi-cercle fixe ; on relève le battant jusqu’à ce qu’on puisse l’engager dans la coche de l’autre bout, et le piège est tendu ; amorçant alors le bâton croisant, ou la queue du T, de vers ou de fruits qu’on y fiche avec de longues épingles, les oiseaux qui viennent pour s’en saisir opèrent sur cette petite machine une secousse qui dégage une des coches si elles ne sont pas trop profondes, et qui permet au demi-cercle battant de se rabattre sur eux. On prend à ce piège, en l’appâtant convenablement, des rossignols, des mésanges, des merles, des verdiers, des pinsons, des moineaux, des linottes, etc., etc. On sait que les vers de farine sont l’appât qui convient aux rossignols. Avant de placer le piège, il est bon d’appâter la place quelques jours d’avance pour y attirer le gibier.

L’Aviceptologie décrit encore sous le nom d’assommoir du Mexique, un autre piège qui, par sa construction, se rapporte beaucoup à celui-ci. La grande différence consiste en ce que le bal tant de l’assommoir est une planche qui joue entre des montons de bois ; la détente est une marchette qui correspond à une gâchette à crémaillère, laquelle agit à peu près comme la détente du let à corbeaux, décrite plus haut. On tend cet assommoir pour des oiseaux, et même pour des quadrupèdes. (S.)


FINS, (Vénerie.) Un animal que l’on chasse avec des chiens courans est sur ses fins, quand il est mal mené et prêt à succomber de fatigue. (S.)