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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/679

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qui s’étendent obliquement de chaque côté des deux entrées, et qui s’attachent au rivage, s’il n’est pas trop éloigné, ou à un piquet planté au fond de l’eau ; ces ailes déterminent le poisson à chercher dans le verveux un passage trompeur. (Voyez l’article Rafle.)

Il est rare que l’on se serve dans les eaux douces d’un verveux cubique à cinq entrées, et que, par cette raison, l’on appelle quinque portes.

Les pêcheurs ne se contentent pas de placer un seul verveux aux endroits qu’ils jugent propres à cette sorte de pêche ; ils y en mettent souvent jusqu’à trente, et ils les relèvent au bout de deux jours, si le temps est frais, et plus tôt pendant les chaleurs. Ils laissent moins long-temps le verveux double que le verveux simple.

Pour engager le poisson à entrer dans les verveux, il est bon de l’y attirer, soit par la vue de quelques poissons enfermés entre le goulet et le fond du filet, soit par des appâts, tels que les vers de terre, des os de porc salé, du tourteau de chènevis, un lièvre prêt à se gâter, que l’on fait rôtir à demi, et que l’on arrose de miel, des tranches de pain trempées dans le jus qui découle de ce rôt, des fleurs à couleurs vives, etc., etc. Un coq, dans lequel on met du safran, et qu’on laisse entièrement corrompre, est le meilleur appât que l’on puisse employer pour tous les filets dormans. Dans plusieurs contrées de l’Allemagne, il est sévèrement défendu de faire usage d’appâts dans les verveux, et de pareils ménagemens d’un intérêt général, sont de nature à être généralement imités. (S.)


VÉSIGON. Le vesigon est une tumeur synoviale qui se montre au jarret du cheval, entre les condyles du tibia et la corde tendineuse qui passe sur le calcanéum.

Le vésigon, qui n’existe qu’à un côté du jarret, est appelé simple ; et lorsqu’il y en a deux, c’est-à-dire un de chaque côté, on dit qu’ils sont chevillés.

La forme du vésigon est celle d’une demi-sphère. Cette tumeur est plus ou moins volumineuse, et ne présente au tact ni chaleur, ni douleur ; elle est molle ; elle disparoît lorsque l’animal fléchit la jambe, et reparoît lorsqu’il s’appuie dessus. Lorsque le mal est ancien, l’humeur synoviale s’épaissit, dans quelques sujets, encroûte les ligamens capsulaires, s’agglutine avec les pièces osseuses, et donne lieu à une ankilose plus ou moins complète ; alors la tumeur est dure et fait boiter l’animal.

Il arrive encore que les vésigons chevillés sont quelquefois assez étendus pour s’unir ensemble, et pour envelopper entièrement l’articulation, alors le jarret est cerclé ; les mouvemens en sont très-difficiles, et l’animal en boite plus ou moins bas. Dans ces deux cas, le mal est sans remède.

Les causes de cette maladie sont des efforts plus ou moins violens des jarrets, dans toutes les actions où ils auront été obligés de supporter ou de retenir la masse du corps de l’animal, ou de maîtriser la charge.

Les ligamens capsulaires ayant été distendus, l’humeur synoviale qui lubrifie l’articulation du jarret, augmentant de quantité par le mouvement et par le jeu de cette partie, elle presse, soulève les ligamens capsulaires dans les instans où les abouts des os s’appliquent exactement les uns sur les autres. Par la raison contraire, le vésigon disparoît lorsque l’articulation s’ouvre, parce que l’humeur synoviale passe entre les pièces articulées.

Au surplus, il ne faut pas confondre le vésigon avec les engorgemens des jarrets ; ces engorgemens sont chauds, inflammatoires et douloureux, ils arrivent aux jeunes chevaux qui n’ont pas jeté leur gourme, après des voyages