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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/700

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qu’il donnoit à sa construction, elle ne laissoit échapper aucune fumée dans l’appartement : il ajoute que la combustion qui s’opéroit dans cette cheminée, étoit alimentée par une petite quantité de bois, qui y brûloit avec vivacité, et que la chaleur qui se dégageoit du combustible étoit conservée dans l’appartement ; ce qui contribuoit l’entretenir très-échauffé, avec beaucoup moins qu’une construction ordinaire n’en auroit exigé.

« Ce qui caractérise le procédé de M. Curaudau (continue le rapporteur,) c’est 1°. qu’il sépare entièrement le foyer où se fait la combustion du tuyau qui sert à concentrer la chaleur ; ayant soin de donner aux parois du foyer l’inclinaison la plus propre à refléter la chaleur rayonnante et à diriger les gaz dans un tuyau central. Par là, la combustion s’établit promptement et se fait avec facilité ; au lieu que dans les poêles et cheminées où l’on cherche à concentrer la chaleur par des circonvolutions autour du foyer, on a d’abord une grande masse à échauffer, en sorte que l’on n’obtient que lentement l’effet de la combustion, et qu’avant que toute cette masse soit échauffée, l’on est souvent exposé à la fumée.

(La cheminée de M. Curaudau est donc exempte de ce grave inconvénient.)

« 2°. Que le système des tuyaux de tôle, leur facile emboîtement et leur distribution retiennent toute la chaleur, et la transmettent promptement.

» Ces tuyaux, qui servent de réservoir à la chaleur, l’auteur les place dans une cheminée derrière la glace, dont il recouvre le parquet d’un tissu : par cette disposition, la forme ordinaire des cheminées est maintenue, et l’air qui se trouve échauffé dans le vide, que la glace recouvre, est continuellement déplacé et renouvelé ; ce qui donne à la construction de M. Curaudau l’avantage d’admettre une glace sans qu’elle soit exposée à un excès de chaleur.

» 3°. Que tous les appareils n’exigeant que de la tôle, leur prix est inférieur aux constructions imaginées jusqu’à présent. »

Enfin, MM. Berthollet et Guyton citent le fait suivant comme une preuve de la perfection que l’auteur a su donner à ses poêles et cheminées.

« Nous avons vu un petit fourneau-poêle entretenu avec du bois, faire bouillir avec activité une chaudière, et le tuyau qui servoit de cheminée, ouvert dans la chambre, sans qu’il s’en exhalât aucune fumée ; ce qui prouve que tout ce qui étoit combustible produisoit son effet et étoit consommé.

» Nous pensons donc (conclut le rapporteur,) que par une heureuse application des principes physiques de la combustion et de la communication de la chaleur, les appareils de M. Curaudau offrent des avantages réels dans les différens emplois du bois, dont l’économie et le bon usage sont d’un grand intérêt pour la société. »

La classe a approuvé le rapport et en a adopté les conclusions. La minute est signée Guyton, et Berthollet, rapporteur. Certifié conforme à l’original. À Paris, le 23 pluviôse an 13. Le secrétaire perpétuel de la classe, signé Delambre.