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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/86

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tions, qu’il faut placer les pépinières sur les terrains les meilleurs : tout sol qui présente une épaisseur végétale de douze à quinze pouces est susceptible de remplir cette destination.

D’ailleurs, les arbres sortis de pépinières placées dans les meilleurs terrains, ou rendus tels par la prodigalité des engrais, comme dans presque toutes les pépinières du commerce, réussissent difficilement lorsqu’ils sont transplantés dans des terrains moins bons. Les arbres ne trouvant plus, dans leur nouvelle habitation, autant de principes nutritifs que dans la pépinière, doivent nécessairement y languir, et le plus grand nombre périt ensuite.

Ce n’est donc pas le meilleur terrain disponible qu’il faut choisir pour établir une pépinière, mais celui qui conviendra le mieux au propriétaire, pourvu qu’il ait une épaisseur végétale de douze à quinze pieds.

Si l’on n’a que des terrains glaiseux de disponibles pour cet usage, on les marnera, ou on les mélangera avec du sable ou des cendres lessivées, avant de les défoncer. Ce mélange les rendra plus légers. Ces terrains sont-ils maigres ? on les couvrira de bonnes terres, ou de tourbes terreuses pulvérisées. On les améliorera ensuite avec du fumier long, que l’on répandra sur la pépinière après la plantation. Le fumier ainsi disposé fera plus d’effet sur la plantation, que s’il avoit été enfoui en défonçant le terrain. Nous en avons l’expérience.

Dans le choix des terrains destinés aux pépinières, on affectera le moins mauvais à la pépinière de plants de haute tige, et on placera la pépinière en semis dans le terrain de qualité inférieure.

§. II. Formation des pépinières en semis. (Voyez Rozier.)

§. III. Formation et conduite des pépinières en plants de haute tige, Après avoir préalablement défonce le terrain de quinze à dix-huit pouces de profondeur, et l’avoir rendu bien meuble, on plantera, comme nous l’avons dit, les plants enracinés par rangées, éloignées de deux pieds six pouces les unes des autres, et on y espacera les plants à deux pieds sur chaque rangée.

Par cet espacement général, les hautes tiges acquerront des racines plus longues, et, lors de leur transplantation définitive, on pourra les arracher facilement, sans endommager les racines des arbres restans.

Nous n’entrons pas dans de plus grands détails sur cette plantation, parce qu’ils se trouvent dans Rozier, et nous passons de suite à la formation de la tige de ces jeunes plants.

L’art de former les tiges des arbres élevés dans les pépinières n’est pas assez connu des propriétaires. Il est, pour ainsi dire, concentré parmi les pépiniéristes de profession, et ils l’emploient à la formation des tiges des arbres fruitiers et des arbres d’agrément. Nous l’avons appliqué avec succès à la formation de la tige des arbres utiles, et, comme c’est dans la tige de ces arbres que l’on trouve les bois œuvrés les plus chers, il en résulte que sa publicité est d’une grande importance. La première année de la plantation des plants enracinés, on choisira, parmi les bourgeons qu’ils auront développés, ceux qui présenteront la végétation la plus vigoureuse, quelle que soit la place qu’ils occupent sur la petite tige qu’on aura laissée à ces plants. Ces bourgeons, ou plutôt ces petites branches seront destinées à former la tige des plants, et, à cet effet, on les conservera intactes. S’il s’en présentoit plusieurs de même force sur le même plant, on choisiroit pour tige la branche la mieux disposée pour cette destination, c’est-à-dire ou celle du bourgeon le plus élevé, ou