Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

brosse à cheveux à une roue de moulin, avec le manche en avant, de façon à se développer en un cou, en se mouvant toujours dans la même direction et en entendant continuellement un sifflet à vapeur, voici qu’après un certain nombre de révolutions, la brosse à cheveux tombera amoureuse du sifflet ; ils se marieront, feront un œuf et le produit sera un rossignol ! » — Encore qu’un peu outrée, cette interprétation des causes de la beauté n’est pas très différente de celles que nous fournissent d’ordinaire les savants avec beaucoup de gravité. « De même les théoriciens du développement disent, je suppose, que les perdrix deviennent brunes à force de voir des chaumes, les mouettes blanches à force de regarder l’écume des vagues, et les choucas des vieilles cathédrales deviennent noirs probablement à force de regarder les clergymen. » Mais il sera bien permis, après ces hypothèses, de noter que les plumes des oiseaux sont ordinairement ternes lorsqu’elles sont destinées à des œuvres de force, et au contraire brillantes lorsqu’elles forment comme une parure mise sous nos yeux. « Il n’y a pas d’aigle irisé, ni de mouette de pourpre et d’or, tandis qu’une grande quantité d’oiseaux colorés, perroquets, faisans, oiseaux-mouches semblent faits intentionnellement pour l’amusement de l’homme. Qu’on dispute sur