Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/344

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lieu de grimper vers la Chimère, on descend simplement et joyeusement les échelons des conditions sociales, on descend les degrés de la Fortune, les marches de l’Escalier d’Or....

Lorsque les temps seront venus de la vie ruskinienne, l’Humanité tout entière, au lieu de monter à l’assaut de la richesse, descendra l’Escalier d’Or. Tout s’organisera pour la paix et pour la beauté. Les rails des chemins de fer seront enfouis dans les champs ; les débris des gares, épars comme les vestiges des anciens camps romains, et la dernière locomotive, montrée dans quelque musée à côté du carrosse que Louis XIV faillit attendre. Aucune cheminée d’usine ne fumera plus dans le ciel. Ce qui se fait aujourd’hui par la vapeur se fera par les bras de l’homme, et ainsi l’on n’entendra plus parler de travail sans ouvriers, ni d’ouvriers sans travail. On n’entendra plus grincer et cliqueter dans les champs les faucheuses mécaniques, vraies dévoreuses du salaire de l’ouvrier agricole, mais on verra, aux mains robustes des travailleurs, les faux courbes jeter, en se tournant au soleil, de bleus éclairs. On ne fera plus cette inconséquence d’inventer chaque jour des machines qui remplacent les bras et de se lamenter chaque lendemain sur le nombre des bras inoccupés. On ne fondra plus le fer en des moules toujours semblables : on