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préceptes de Ruskin. Ils ont permis à leurs ouvriers d’imaginer eux-mêmes les détails de l’ornementation, de décorer à leur guise les chapiteaux et les tympans, et l’on y voit maintenant, à la place de l’acanthe classique et découpée pour ainsi dire à l’emporte-pièce, des fougères anglaises, qui révèlent toute l’inexpérience, mais toute la liberté naïve du tailleur de pierres. C’est à Oxford aussi qu’un groupe de jeunes artistes enthousiastes tentèrent, sous la direction de Ruskin, la décoration à fresque de la bibliothèque de l’Union Debating club. Le temps a effacé depuis ces essais faits dans de mauvaises conditions matérielles, mais ce n’est pas vainement que le maître des Lois de Fiesole anima de son feu sacré des hommes comme Dante Rossetti, Morris, Munro, Millais, Hunt, Woolner, Prinsep et Burne-Jones. Ceux d’entre eux qui n’étaient pas connus alors ont fait depuis assez bonne figure et les teintes d’enthousiasme jetées ce jour-là sur leurs âmes par Ruskin ont duré plus que les couleurs étendues sur les murs de l’Union Debating club.

Ses disciples lui font honneur. L’un d’eux, M. Giacomo Boni, s’est occupé de la conservation des monuments d’Italie et les régit selon les méthodes du maître. De ses cours de dessin au collège des adultes sont sortis des artistes : gra-