Aller au contenu

Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
197
RENART LE BESTOURNÉ.

L’emperéor,
Ainz en fist povre péchéor ;
Par pou ne le fist peschéor
Dedenz la mer.
Ne doit l’en bien Renars amer
Qu’en Renars n’a fors que l’amer,
C’est sa droiture[1].
Renars a mult grant norreture ;
Mult[2] en avons de sa nature
En ceste terre.
Renars porra movoir tel guerre
Dont mult bien[3] se porroit soufferre
La régions.
Mesires Nobles li lyons
Cuide que sa sauvacions
De Renart viegne.
Non fet voir ; de Dieu li soviegne !
Ainçois dout qu’il ne l’en aviegne
Domage et honte.
Se Nobles savoit que ce monte
Et les paroles que l’en conte
Parmi la vile,
Dame Raimborc, dame Poufile[4]
Qui de lui tienent lor concile,
Çà .x. çà vint,
Et dient c’onques mès n’avint
N’onques à franc cuer ne sovint
De tel geu faire,

  1. Ms. 7615. Var. Est-ce droiture ?
  2. Ce vers manque au Ms. 7615.
  3. Ms. 7615. Var. En convendra.
  4. Ces personnages figurent dans le Roman du Renart.