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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/311

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C’EST LI TESTAMENT DE L’ANE.

Et dist l’esvesques : « Diex l’ament,
Et si li pardoint ces mesfais
Et toz les péchiez qu’il at fais[1] ! »
Ensi com vos aveiz oy,
Dou riche prestre s’esjoy
L’evesques ; por ce qu’il mesprit
A bontei faire li aprist.
Rutebues nos dist et enseigne
Qui deniers porte à sa besoingne
Ne doit douteir mauvais lyens.
Li asnes remest crestiens :
Atant la rime vos en lais,
Qu’il paiat bien et bel son lais.


Explicit.

  1. Dans les Fables d’Abstémius le dénouement est encore plus spirituel : le prêtre vient apporter à l’évêque une grosse somme en écus dont l’empreinte représente un roi qui a des armes en main, et l’évêque répond qu’il ne peut résister à tant d’hommes armés. — La pièce de Rutebeuf est une charmante satire des donations aux églises faites par testament.