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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/335

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DU SECRESTAIN, etc.

Rustebues, que Diex bénéisse.
Diex doinst que s’uevre espénéisse
En tel manière que il face
Chose dont il ait gré et grace.
Cil qui bien fet bien doit avoir ;
Mès cil qui n’a sens ne savoir
Par qoi il puisse en bien ouvrer,
Si ne doit mie recouvrer
A avoir garison ne rente ;
L’en dit : De tel marchié tel vente.

Cist siècles n’est mès que marchiez,
Et vous qui au marchié marchiez,
S’au marchié estes mal chéant
Vous n’estes pas bon marchéant[1].
Li marchéanz, la marchéande,
Qui sagement ne marchéande,
Pert ses pas et quanqu’ele marche.
Puisque nous sons en bone marche,
Penssons de si marchéander
C’on ne nous puisse demander
Nule riens au jor du juise,
Quant Diex prendra de cels[2] justise
Qui auront issi barguingnié,
Qu’au marchié seront engingnié.

Or, gardez que ne vous engingne
Li maufès, qu’adès vous barguingne :
N’aiez envie sor nule âme :

  1. Ms. 7633. Var. Meschéant.
  2. Ms. 7633. Var. Toz.