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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/377

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NOTE B.

(Voyez page 37, note 5.)


On lit dans Guillaume-le-Breton, à propos de la blessure que reçut Richard-Cœur-de-Lion en 1199 devant le château de Chalus en Limousin, blessure dont il mourut :

Appominunt medici fomenta, secantque chirurgi
Vulnus, ut indè trahant ferrum.

De même on trouve dans le Miroir Nostre-Dame, ouvrage du 13e siècle :

· · · · · Li haut phisicien
Et tout li bon cérurgien.

Enfin dans La Bataille des VII Arts, fabliau encore inédit dû à Henri d’Andeli (Ms. 7218, fol. 135, et Ms. Saint-Germain 1830, fol. 112), la Fisique, c’est-à-dire la Médecine et Cirurgie la Vilenastre, font deux personnages distincts. L’enquête faite sur la vie et les miracles de saint Louis, pour la canonisation de ce prince, parle aussi d’une fille malade que ses parents portèrent à Paris et montrèrent aux mires el aux cirurgiens. Enfin l’auteur du roman de Renart contrefait distingue également les médecins des praticiens, c’est-à-dire des chirurgiens, ou peut-être des apothicaires :

· · · · · Quant aucuns physiciens
Ou aucuns des praticiens
Font puur malades chirop faire, etc.

Il est donc bien certain que la chirurgie et la médecine formaient deux sciences séparées, et qui se subdivisaient peut-être chacune en plusieurs branches.

La médecine ne fut point professée à Paris avant la fin du 12e siècle. Jaunie Salisbury, qui vivait vers 1160, atteste que de son temps on se transportait pour étudier cette science à Salerne et à Montpellier, où elle était enseignée depuis longues années ; mais dès le commencement du 13e siècle nous voyons dans Rigord, historien de Philippe-