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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/442

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NOTES

valent beaucoup mieux que Jésus-Christ. À ces mots, les seigneurs qui sont présents s’élancent sur lui pour le massacrer ; mais Aiol les en empêche et s’offre à aller combattre les Sarrasins. Il part avec deux chevaliers, Robert et Ylaire, pour déclarer au roi sarrasin qu’à moins qu’il ne vienne, lui et ses sujets, se faire baptiser et rendre hommage à l’empereur de France, soit à Orléans, à Paris, à Chartres ou au bourg Saint-Michel, il ira le chercher dans Pampelune l’été prochain et le détrônera. Pendant qu’Aiol chevauche avec ses compagnons afin de remplir son message, il est attaqué au bois de Quintefeuille par Férant de Losane, neveu de Makaire, qui lui a tendu cette embuscade avec plusieurs de ses parents. Grâce à leur courage les trois envoyés se tirent heureusement de cette rencontre, et arrivent devant Pampelune. Aiol, qui s’est endormi, se trouve séparé de ses compagnons, lesquels pendant ce temps combattent contre plusieurs Sarrasins, et proposent ensuite à Aiol de lui laisser partager la gloire de leur triomphe. Indigné, celui-ci leur ordonne de s’éloigner de lui et les quitte. À peine est-il seul qu’il tue plusieurs Sarrasins occupés à conduire au roi Gorhan, sire d’Aufrike (d’Afrique), Mirabel, fille du roi Mibrien. Aiol les combat, enlève la pucelle, et veut l’emmener en France dans le dessein d’en faire sa femme ; mais de Pampelune à Orléans il y a fort loin ; et sur sa route il lui arrive une multitude d’aventures, la plupart fort singulières, presque toutes un peu trop développées, et dont plusieurs ont le défaut d’offrir de notables répétitions. Pourtant, après avoir échappé à d’immenses dangers, Aiol et Mirabel arrivent en France, à Orléans, où le premier retrouve ses deux compagnons Robert et Ylaire, que le roi Louis, en les voyant revenir seuls, croyant qu’ils avaient été les meurtriers d’Aiol, avait fait jeter en prison. On les en tire aussitôt et Aiol rend justice à leur courage.

Cependant la belle Lusiane, irritée de voir qu’Aiol, qu’elle accueillit si bien jadis, veut épouser une autre femme, lui adresse de sanglants reproches qui décident celui-ci à déclarer hautement sa naissance. Louis feste