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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/492

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NOTES

Mès Fauvel, le roy de fallace,
Leur a fet espécial grâce
Pour que de placebo chantent.
Mout se painent au monde plaire,
Et des filles vers eus atraire
Qui les visitent et les hantent.
Il vuelent avoir cures d’âmes
Partout et d’ommes et de fames ;
De tout se vuelent entremetre.
Ne sont pas vrais religieus
Tiex gens qui sont si curieus
De leur estude au siècle metre…

Les religions mendians,
Sont aujourd’ui trop envians
Pour ce que changent leur nature.
Il sont povres gens plains d’avoir :
Tout lessent, tout vuelent avoir.
Hors du monde ont mondaine cure,
L’en ne fait mès, se Dieu m’ament,
Mariage ne testament
A cort ne composition
Que n’i viengne la corretière,
La papelarde séculière,
Mendiente rélegion…

De ceus qui ne mendient mie,
Qui ont rentes et seignorie
Pour fère le divin service,
Au jour d’ui et blans et noirs moines,
Les gris et réguliers chanoines
Sont plains d’envie et d’avarice :
Conscience ne les remort, etc.

Ce passage est suivi de vers qui contiennent une violente satire contre les Templiers, et dans laquelle l’auteur se montre évidemment leur ennemi passionné en rassemblant jusqu’aux reproches les plus absurdes qui furent adressés à leur ordre.


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