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Page:Sébillot - La République c'est la tranquillité, 1875.djvu/18

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Il n’y eut pas un cri, pas une manifestation ; le changement du chef du gouvernement, chose inouïe en France, se fit aussi facilement que le déplacement d’un préfet.

M. Thiers avait dit, avec la sagacité qui lui est habituelle : l’avenir est aux plus sages. Après le 24 mai, on assista à des tentatives de restauration monarchique qui échouèrent. Certains partis monarchiques étaient même si impatients qu’ils ne voulaient pas attendre l’expiration des sept années de pouvoir confiées au Maréchal-Président par la loi du 20 novembre. Les républicains furent les plus fermes soutiens du Maréchal-Président, parce que seuls ils désiraient sincèrement son maintien au pouvoir, et ce sont eux qui ont le plus contribué à assurer à son gouvernement une organisation constitutionnelle et légale.

Ils donnèrent l’exemple de l’obéissance à la loi ; leurs journaux, leurs députés tinrent une conduite, qui après avoir eu l’approbation du pays[1], a fini par faire triompher leurs principes même à l’Assemblée.

  1. Sur 31 élections faites depuis le 21 mai 1873, le pays a nommé 24 députés républicains, 6 bonapartistes, 1 légitimiste.