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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/411

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XXXIX

GRAND CHAGRIN


À la fin de la bataille, Mgr B… s’approcha d’un monceau de cadavres, parmi lesquels quelques blessés respiraient encore. Après en avoir confessé et absous plusieurs, il reconnut le corps de Rame qui recouvrait un zouave. Il frémit, car il connaissait et affectionnait beaucoup Jacques et Geneviève. Il retira vivement le pauvre nègre, qui ne donnait que de faibles signes de vie : une balle lui avait traversé la poitrine ; sous Rame était Jacques inondé de sang, mais respirant encore.

« Jacques, s’écria-t-il, Jacques ! » Il appela deux soldats français qui cherchaient comme lui à sauver les blessés.

« Mes bons amis, emportez avec soin ce pauvre jeune homme blessé ; c’est un Français, un brave comme vous ; portez-le à l’ambulance des sœurs ; emportez aussi ce pauvre nègre qui respire encore.