Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/231

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Madame d’Atale, se montrant.

J’entends de jolies choses, mesdemoiselles ! Je ne m’étonne pas que Mme d’Embrun vous trouve de mauvais ton ! Depuis quand je vous prie, vous parlez-vous avec tant de grossièreté ?

Alice.

C’est que Berthe veut toujours rapporter de moi pour me faire punir, et je ne veux pas qu’on me mette une ceinture de bonne tenue.

Berthe.

Et moi, je ne veux pas qu’on m’enferme et qu’on vienne toutes les cinq minutes me donner des coups pour me faire demander pardon à genoux. Et quand je rapporte, on me donne une récompense ; et voilà pourquoi je veux dire à maman que tu as pris…

Madame d’Atale.

Chut ! je ne veux rien entendre ! N’êtes-vous pas honteuses, mes enfants, de vous disputer ainsi une heure après mon arrivée ? Et avez-vous donc oublié que je ne permets pas les rapports, que je ne les écoute jamais ?

Alice.

Mais ma cousine nous ordonnait, au contraire, de rapporter.

Berthe.

Et quand nous ne disions rien, elle nous punissait parce que nous lui cachions quelque chose, disait-elle.

Alice.

Et c’est pourquoi tu mentais en rapportant de moi des choses que je n’avais pas faites ?